L'hyperhumanisme: la foi en l'homme
On souligne souvent que l'humanité ne peut se passer d'une vie spirituelle. Pourquoi pas! Cependant, la faillite des monothéismes et des grandes utopies politiques risque de nous plonger dans une situation pire: la multiplication des sectes archaïsantes et encore plus aliénantes. Il est d'autant plus important de promouvoir une autre vision du monde, donc une croyance puissante, mais qui puisse, celle-là, nous libérer. Elle ne peut naître qu'avec de nouveaux mythes porteurs des valeurs morales qu'exige notre époque. Et celle que nous proposons est la plus simple, la plus convaincante et la plus universelle qui se puisse concevoir: la foi en l'homme. Nous prônons l'anthropocentrisme, non pas comme une naïveté théologique, ni comme une étroitesse d'esprit provinciale, mais comme une nécessité d'évidence et valable pour toute l'humanité. Et nous l'appelons l'hyperhumanisme, parce que c'est un humanisme fort et fondé sur les liens de solidarité entre les hommes. Nous l'avons déjà souligné: cette foi en l'homme est susceptible d'inspirer une nouvelle transcendance.
(...)
Dans son actualité, le débat, s'il hérite à coup sûr de ces morales traditionnelles, se pose avec plus d'acuité, et en de nouveaux termes. Nous l'aborderons sous l'angle non plus religieux, mais matérialiste et humain. Ce que nous voudrions espérer, c'est que l'hyperhumanisme se répande dans toutes les sociétés humaines, quelles qu'en soient les religions actuelles et la diversité des cultures, comme une foi fondamentale et un respect sacré de l'homme, avec la même vitesse que les succès de la technologie occidentale, dont le philosophe des civilisations Arnold Toynbee soulignait la force universelle de pénétration, que ce soit en Inde, en Chine ou au Japon (Le monde et l'Occident, 1952). Comme si la nature qui nous porte nous projetait en avant de ses pas, pour inventer de nouveaux scénarios d'elle-même. Nous, les hommes, sommes ses dieux - et ses démons - les plus subtils, capables de modifier, et de détruire autant qu'un tsunami ou une éruption volcanique, mais aussi de créer et de modéliser de nouveaux scénarios de vie.
De la solitude à la solidarité
La créativité, l'énergie, la passion de chaque individu, sa liberté de penser, d'affirmer, voire de transgresser l'ordinaire, constituent à nos yeux la part extraordinaire qui est en lui. Mais la célébration narcissique et excessive de cet individualisme, si elle tourne à la jouissance cynique, au surhomme égocentré, à l'exacerbation, au culte futuriste ou nazi d'un homme nouveau, devient tragique.
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Dans son actualité, le débat, s'il hérite à coup sûr de ces morales traditionnelles, se pose avec plus d'acuité, et en de nouveaux termes. Nous l'aborderons sous l'angle non plus religieux, mais matérialiste et humain. Ce que nous voudrions espérer, c'est que l'hyperhumanisme se répande dans toutes les sociétés humaines, quelles qu'en soient les religions actuelles et la diversité des cultures, comme une foi fondamentale et un respect sacré de l'homme, avec la même vitesse que les succès de la technologie occidentale, dont le philosophe des civilisations Arnold Toynbee soulignait la force universelle de pénétration, que ce soit en Inde, en Chine ou au Japon (Le monde et l'Occident, 1952). Comme si la nature qui nous porte nous projetait en avant de ses pas, pour inventer de nouveaux scénarios d'elle-même. Nous, les hommes, sommes ses dieux - et ses démons - les plus subtils, capables de modifier, et de détruire autant qu'un tsunami ou une éruption volcanique, mais aussi de créer et de modéliser de nouveaux scénarios de vie.
De la solitude à la solidarité
La créativité, l'énergie, la passion de chaque individu, sa liberté de penser, d'affirmer, voire de transgresser l'ordinaire, constituent à nos yeux la part extraordinaire qui est en lui. Mais la célébration narcissique et excessive de cet individualisme, si elle tourne à la jouissance cynique, au surhomme égocentré, à l'exacerbation, au culte futuriste ou nazi d'un homme nouveau, devient tragique.
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