jeudi 30 juin 2011

Progrès et régrets


Edgar Morin souligne que nous sommes souvent confrontés à des revers: les régrets du progrès. Ce sont des pilules difficiles à avaler - comme on dit "avaler des couleuvres". Pas d'autre choix que de les digérer et de continuer à croire au progrès.

mercredi 29 juin 2011

Les dieux du hasard et de la chance


"Dieu ne joue pas aux dés" aurait dit Einstein. Pourtant depuis toujours - autant que l'on sache... -, les humains ont tenté d'apprivoiser le hasard, qui devient la chance lorsqu'il est favorable, ou le malheur quand il ne l'est pas. Autant dire que le hasard devrait rester le hasard! Mais au jeu, dans la vie, le hasard est souvent plus déterminant, si je puis dire, que le désir et la peur. Démocrite avait fait du hasard, bien avant le biologiste Jacques Monod, le principe d'organisation de la matière. Il aurait fallu un immense hasard pour que l'espèce humaine apparaisse sur la Terre et nous serions donc dans un univers totalement étranger à l'homme. Voilà une pilule dure à avaler. Vrai? Pas vrai? Nous avons tellement anthropomorphisé et notre pensée et l'univers, que celui-ci a pu sembler avoir été créé par les dieux pour nous.
Si nous faisons la part des choses entre le hasard et la nécessité, force nous est de tenter d'organiser la matière, la vie, la nature et notre aventure.
Entre la fatalité, l'indifférence de la nature et la volonté humaine, il faut choisir son camp, qui est nécessairement la volonté humaine, à moins d'être fataliste ou nihiliste. Deux postures qui ne nous conduiront à rien.

mardi 28 juin 2011

La croissance vitale


La vie démarre, progresse, se construit, performe, connaît des hauts et des bas. La vie des entreprises, comme la vie des civilisations, disait Spengler, comme toute vie humaine, tout simplement. Cette vision quantitative est extrêmement réductrice. Aujourd'hui, elle copie les diagrammes de l'économie et de la finance, des cours de la Bourse. De là à se demander s'il est légitime d'investir encore dans l'opération coûteuse qui sauvera la vie d'un vieillard, ou dans la médecine des pauvres et la généralisation de l'assurance maladie, il n'y a qu'un pas. Ainsi avons-nous vu grandir le scandale du parti républicain américain qui s'est opposé à la législation d'assurance santé pour tous qu'a imposée Obama et tenter encore aujourd'hui de la révoquer.
Voilà bien le contraire honteux de l'hyperhumanisme, dans un pays qui prétend être un modèle de démocratie et donner des leçons de vertu aux autres pays.
Peinture acrylique sur toile, 2003.

lundi 27 juin 2011

La vie à 0 ans


Le nouveau-né crée déjà ses premiers liens avec le carré parental, transformant ses besoins physiologiques en relations humaines.
Peinture acrylique sur toile, de la série des âges de la vie de 0 à 100,
2000

dimanche 26 juin 2011

L'espoir hyperhumaniste


Non, l'espoir n'est pas mort. En quelque sorte, il renaît après avoir été condamné par la critique postmoderniste. Il est aujourd'hui au coeur de l'âge du numérique. Il est même excessivement décliné dans les utopies naïves qu'ont inspiré les technologies numériques à plusieurs gourous, notamment nord-américains. Il faut se méfier des illusions, qu'elles soient économiques, biologiques, nanotechnologiques, posthumanistes, etc.
La seule illusion qui a du mal à s'imposer, et c'est pourtant la plus importante, beaucoup plus urgente que la technologie, c'est l'éthique. Lorsque nous aurons adopté cette conviction dans une éthique planétaire, dans le respect et le développement des droits humains fondamentaux sur toute notre planète, nous pourrons dire que nous sommes devenus de fervents optimistes. Une ferveur qui nous fera du bien, une illusion qu'il faut cultiver jusqu'à ce que nous lui ayons donné force de réalité.

samedi 25 juin 2011

La murale de mains de Céret


C'est en peignant cette murale de mains au musée d'art moderne de Céret en octobre 2010 que j'ai pris conscience de la symbolique hyperhumaniste de l'icone de main que j'ai choisie dans mes grandes toiles depuis 1971. Ma décision tenait surtout à cette époque à deux idées: échapper aux manies avant-gardistes du moment et rappeler qu'il n'y a pas de progrès en art; et opter pour le geste élémentaire du peintre sur le support, par un clin d'oeil ironique envers les mouvements BMPT et Support/Surface du moment.
Mais plus profondément aussi, j'ai pris conscience de la symbolique du lien humain, de la solidarité, du bonjour qu'exprime aussi cette icone humaine élémentaire. Je me limitais dans les années 1970 à des contre-empreintes de main ouvertes en aplat. En 2010, près de quarante ans plus tard, j'ai multiplié aussi les contre-empreintes de mains crispées, tordues, mutilées, en poing, en chute verticale, qui expriment la souffrance des hommes, leurs volontés, leurs luttes, leurs victoires et leurs défaites. Car c'est aussi l'expérience réelle de notre bataille hyperhumaniste. Je vais donc reprendre ce thème dans ma peinture.

vendredi 24 juin 2011

L'hyperhumanisme est une volonté


L'hyperhumanisme est une volonté collective, planétaire. Une naïveté utopiste pour enfants de coeur que nous devons, malgré notre pessimisme avéré, considérer comme notre priorité éthique. Une exigence hyperbolique dont nous devons poursuivre la dessein avec la persévérance de Sisyphe. Il n'y a pas d'autre voie. Que les pessimistes se rassurent au lieu d'en rire. Ils auront encore raison longtemps. Mais pas toujours. Pas définitivement. Les avantages de l'hyperhumanisme apparaîtront progressivement à nos esprits et finiront par s'imposer comme une valeur incontournable: l'idéologie dominante de la planète Terre, avec ses incessants accrocs. L'inverse d'aujourd'hui. Les Nations Unies, actuelllement encore si souvent faibles et empêtrées dans des chicanes de real politic à court terme, s'en feront le porteur institutionnel et le bras armé de plus en plus fermement.
Vous ne me croyez pas? Vous riez de mon ingénuité? Quelle autre option proposez-vous? Etes-vous donc si fataliste? Si pessimiste? Je vous donne rendez-vous dans mille ans. Vous serez étonnés.

jeudi 23 juin 2011

Liens multiples, liens stratégiques


Quels liens crée l'art entre les hommes? Celui de notre mémoire commune? Du questionnement social? De perceptions partagées? De valeurs partagées ? D'une conscience planétaire de notre dignité de créateurs? De la conscience de nos diversités culturelles? Les liens de l'argent et de la spéculation sur les grands circuits du commerce de l'art?
Tous ces liens à la fois qui chacun joue un rôle? Objets et symboles créent des liens hyperactifs. Il faut savoir choisir ceux que nous jugeons les plus stratégiques.

mercredi 22 juin 2011

Peut-on concilier l'éthique et le panthéisme


Comment penser l'éthique dans une philosophie panthéiste? Voilà une question qui a beaucoup préoccupé Spinoza.
En fait, il n'y a pas d'éthique dans la nature, pas de sentiment du bien et du mal que nous puissions déceler. C'est plutôt la loi de la jungle qui y domine, la loi du plus fort.
Je vois donc l'éthique comme un invention de l'espèce animale qui constitue une divergence majeure par rapport à l'état de nature. L'éthique concerne l'état de société. Doit-on la limiter à la société humaine? Difficile d'affirmer qu'il n'y a pas d'éthique dans une fourmilière ou une ruche. Difficile à prouver. Peut-être y reconnait-on un mode d'organisation exigeant qui sacrifie l'individu au groupe, comme dans les sociétés humaines collectivistes.
Mais ce qui caractérise le degré plus élevé de l'éthique humaine, c'est le respect de l'individu, de l'autre, même et surtout lorsqu'il est étranger ou démuni.
L'éthique planétaire, que nous sommes désormais nombreux à revendiquer, est à la fois individualiste et mondiale. Elle exige le respect de chacun au nom de tous et réciproquement. C'est cela l'éthique de l'hyperhumanisme.
Et jusqu'à preuve du contraire, cette éthique est une divergence forte par rapport à la violence de la nature. Une valeur ajoutée, que nous commençons à peine à reconnaître.
Le panthéisme concerne donc la nature, la matière; et l'éthique l'humanité. Ces deux interprétations se situent en opposition, en tension l'une par rapport à l'autre, comme deux pôles de notre conscience et de notre rapport à l'univers, comme les deux faces de Janus.
Certes, l'espèce humaine fait partie de la nature. On pourrait alors, pour se penser cohérents, rappeler que la nature a une puissance auto-organisationnelle et évolutive évidente. Et que l'éthique planétaire en est donc un stade avancé d'évolution. On pourrait même affirmer que l'éthique planétaire est une condition fondamentale de survie pour l'espèce humaine et qu'elle relève donc seulement de notre instinct de conservation, sans mettre en jeu un stade supérieur de notre philosophie matérialiste. Sans doute. Il y a là matière (sic) à réflexion. L'éthique serait alors seulement un écart audacieux de divergence au sein de l'évolution naturelle. Cela me semble difficile à nier. Et l'opposition que nous affirmons entre nature et éthique serait alors seulement le stade actuel de notre conscience, parce que nous le ressentons ainsi, en terme d'opposition, alors qu'à une échelle plus large de l'évolution, éthique et nature seraient tout à fait compatibles.
On comprend que Spinoza y ait beaucoup réfléchi et tenté déjà d'y voir plus clair. Et moi-même, je dois admettre que j'évolue sur cette question. Tout en rejetant la naïveté rousseauiste d'une nature originellement bonne que la civilisation pervertit, je serais peut-être prêt à dire que dans le cas de la société humaine, l'éthique ne se situe pas à l'origine de l'évolution de la nature (le bon sauvage), mais au contraire dans un stade plus avancé.

mardi 21 juin 2011

Le premier lien


Le premier lien est vraisemblablement celui du fétus avec le corps de la mère. Ce lien, chacun devra le construire ensuite dans le carré parental et avec soi-même. Toujours à construire, avec le monde, avec les autres et - on l'oublie trop - avec soi-même. On s'aime, on ne s'aime pas, on veut être ceci ou cela. On se regarde aller. On se déteste ou on développe un narcissisme et un ego excessifs. Le lien avec soi-même, l'idée, l'image qu'on se fait de soi-même, qu'on tente de transformer, d'édifier, ce sera l'affaire de toute une vie. Certains voudront changer de sexe, d'autres seulement de couleur de cheveux ou de nez. Ce lien fondamentalement narcissique, nécessairement schizophrénique, inhibé, extraverti, modeste ou ambitieux, nous le retissons constamment au regard de nous-mêmes, mais aussi de l'autre, des autres. Je suis un réseau de liens, intimes et étrangers. La conscience de soi est un agrégat, un tissu de liens, nécessairement plastique, fripé ou extensible, avec des trous, des raccords, un patchwork, comme une peau de chagrin ou comme un grand rouleau de 100 mètres, noir, rose, rouge ou vert, ou marbré et bariolé. Fragmenté.
Et pourtant, chacun de nous construit une sorte d'unité, simulacre ou illusion de celui qu'on croit être, qu'on voudrait être, ou des innombrables impressions que les autres ont sans doute de nous.
Et voilà donc le port d'attache, si fragile ou incertain, à partir duquel nous naviguons vers les autres, ou les évitons. Cette surface du jeu social est un immense tissu d'intersubjectivités sur lequel nous dansons, courons, découvrons, partageons, et aimons ou fuyons les autres. Et élargissons notre conscience jusqu'à l'hyperhumanisme, ou médiocrement dans l'obsession de notre seul intérêt à court terme. Grand jeu, grand défi.

lundi 20 juin 2011

Mes trois philosophes préférés


L'éthique planétaire repose sur les liens que nous créons entre humains, et que le numérique permet aujourd'hui de multiplier. Confucius a été le premier grand philosophe de cette éthique sociale basée sur les liens et le respect de l'autre.
Le matérialisme athée est la base de toute interprétation du monde désaliénée des religions et illusions. Spinoza en a été le fondateur le plus pénétrant après Démocrite et Lucrèce. En outre Spinoza nous invite à ressourcer notre pensée dans la conscience de la nature, dont nous faisons partie entièrement et exclusivement. Ce panthéisme athée et matérialiste est la clé de toute philosophie.
Le postmodernisme nous a appris à démystifier les excès du rationalisme et de la pensée linéaire. Nietzsche a été le premier penseur postmoderne de l'Occident. La puissance de son esprit critique est pour nous exemplaire de la liberté de penser et de la lucidité que nous recherchons. Nietzsche nous invite aussi à développer notre volonté et à nous surpasser.
Avec ces trois philosophes, nous pouvons refaire le monde !

dimanche 19 juin 2011

l'hyperhumanisme contre le posthumanisme


Le posthumanisme, au-delà de sa séduction utopiste compensatoire de nos faiblesses et frustrations, est un intégrisme technoscientifique antihumain. Les fous du posthumanisme - comme on parle des fous de Dieu -, genre Ray Kurzweil, Marvin Minsky, Hans Moravec, Stelarc, Vita-More, ont développé une vision barbare, selon laquelle nous céderions la main aux ordinateurs et aux robots d'ici moins d'une génération. Une telle ingénuité constitue un excès d'autant plus regrettable qu'il en incite beaucoup à opposer plus radicalement l'homme à la machine, alors que la technoscience est manifestement au coeur de l'hyperhumanisme. L'éthique planétaire est l'enjeu principal de notre avenir humain et elle devra beaucoup, sans aucun doute, aux technologies numériques de communication. La technoscience, quoiqu'en disent ces exaltés, n'est rien de plus que notre création humaine, pour le meilleur et pour le pire. Pourquoi certains cherchent-ils sans cesse à se soumettre à des pouvoirs supérieurs et à leur déléguer notre liberté et notre responsabilité humaine. Enfin libérés de nos aliénations religieuses, faudrait-il nous inventer une aliénation technoscientifique? Quelle débilité mentale!

samedi 18 juin 2011

athéisme


L'athéisme implique la conscience aiguë de la créativité, de la liberté et de la responsabilité humaines. Ce sont aussi les valeurs fondamentales de l'hyperhumanisme, qui exige une éthique planétaire. La logique, la convergence de cette constellation d'idées est forte, incontournable pour celui qui y accède. C'est une philosophie complète qui s'en dégage.

vendredi 17 juin 2011

Ethique planétaire


L'éthique collective est plus urgente que l'intelligence partagée. Mais l'une n'exclut pas l'autre. Elles devraient cheminer ensemble.

jeudi 16 juin 2011

L'éthique connective


L'hyperhumanisme induit des sentiments de solidarité, de partage, de compassion ou d'indignation, ces réations que suscite l'information planétaire dont nous disposons de plus en plus grâce aux réseaux numériques. Ce sont ces émotions qui font partie de l'éthique, qui lui confèrent l'énergie nécessaire pour nous motiver à nous engager dans l'altermondialisme. Cette éthique planétaire n'est pas une réaction égoïste, comme le souci du salut religieux de l'âme. Elle se fonde sur une conscientisation de notre coresponsabilité de destinée humaine, de révolte contre le scandale de la violence, de l'exploitation et de la misère, de la souffrance humaine qui en résulte pour un à deux milliards d'entre nous.
C'est l'une des vertus paradoxales du numérique, que de nous lier non pas tant peut-être à une intelligence collective qu'à à une responsabilité et éthique connectives, dans des sentiments humains que nous sommes incités à partager.

mercredi 15 juin 2011

Ethique planétaire


Les réseaux numériques nous informent et nous développent notre conscience de l'éthique planétaire.

mardi 14 juin 2011

En finir avec le blocus américain contre Cuba


Régulièrement les Nations Unies votent pour que les États-Unis lèvent le blocus contre Cuba, et chaque fois jusqu'à présent le gouvernement américain s'y est opposé. Obama est revenu à la réglementation plus flexible de Clinton, que Bush avait durcie. C'est la politique intérieure - le vote cubain de la Floride - qui le retient manifestement d'y mettre fin. Il n'existe plus aucune raison de politique extérieure, plus de risque cubain. Le mur de Berlin est tombé depuis longtemps. Ce blocus est anachronique, obsolète, et il fait terriblement souffrir la population cubaine. Au moment ou le gouvernement cubain s'est lancé dans d'importantes réformes, pourquoi ne pas l'aider et normaliser la situation?
Pire, ce blocus est contreproductif, maintenant Cuba dans une réaction d'hostilité antiaméricaine pleinement justifiée, entretenant un esprit de guerre froide qui n'a plus aucune raison d'être.
Il faut exiger la levée de ce blocus. Il est un déni à la solidarité humaine, à l'éthique, et même à la rationalité politique. Il est scandaleux.

lundi 13 juin 2011

Capitalisme et humanisme


Le capitalisme est sans doute un mal inévitable, de beaucoup préférable au pouvoir de la religion ou de l'armée. Mais sa violence peut être aussi destructrice. Nous en avons fait la nouvelle religion de la planète, pour le meilleur parfois, pour le pire souvent. L'argent s'arrange de nos démocraties marchandes - et réciproquement - selon des dispositifs dont le contrôle échappe le plus souvent aux citoyens ordinaires que nous sommes. Nous n'en avons pas même connaissance. Les puissances d'argent manipulent à notre insu nos médias, nos politiques, nos sociétés.
En ce sens, le capitalisme, qui s'est si bien acoquiné avec l'hypocrisie de l'humanisme bourgeois, ne donne pas beaucoup de chances à l'hyperhumanisme de solidarité et d'éthique planétaire que je défends. Il n'en est pas vraiment le contraire, sauf dans ses excès constants.
Mais sommes-nous capables d'hyperhumaniser le capitalisme? La question est ouverte. La réponse dépend de chacun de nous.

dimanche 12 juin 2011

La masse: en marche (2)


Une masse est toujours un agrégat volatil, mais qui peut se mettre en marche lourdement, puis virer à la vitesse d'un ban de perroquets dans l'azur, et devenir menaçante. Le lien organique devient trop serré et peut conduire au pire, au fascisme, aux bandes d'hooligans ou de jeunes extrémistes, aux luttes ethniques. aux génocides.
Lorsqu'on fait l'éloge des liens sociaux, s'inspirant de Confucius et de l'hypersolidarité planétaire que développe le numérique, il faut détecter aussi leurs effets pervers toujours possibles.
Demeurons positifs, quoique prudents, et soulignons aujourd'hui les vertus des soudaines révolutions arabes de cette année, en Tunisie, en Égypte, en Libye, au Yémen, en Syrie, et de celles qui vont suivre.
La masse acquiert de la force par son effet d'agrégation. Reste à connaître sa cible. La masse fait surgir la divergence, après un rejet de plus en plus convaincu de l'adaptation, au risque d'y perdre la vie. Un contexte mondial de plus en plus transparent, démocratique et progressif pourra devenir stimulant et créer une puissante aspiration sociale.
Toute cette dynamique des liens sociaux, des modèles, des slogans, mais aussi des frustrations, peut aboutir aussi bien à la chute du mur de Berlin qu'au génocide du Rwanda.
Attention. Toutes les divergences ne sont pas pour le mieux! La machinerie est lourde, le plus souvent aussi imprévisible que les sursauts des plaques tectoniques, et les tremblements de société ne surgissent jamais, mêmes ceux qu'on juge les plus productifs, sans violence et dégâts latéraux.

samedi 11 juin 2011

Société de masse: la masse en formation (1)


Nous vivons aujourd'hui - du moins dans les pays riches du Nord - dans des sociétés de masse hyperindividualistes. Nous sommes des agrégats d'individus exacerbés qui nous regroupons dans les masses que manipulent les médias, l'économie, les structures sociales. Étonnant bipolarisme de nos consciences, de nos valeurs et de nos comportements tout aussi grégaires que jaloux de leurs libertés. Ce que j'ai appelé une cosmogonie impressionniste, dont la structure se reflète dans la mondialisation, comme dans la fragmentation de nos sociétés, de nos personnalités, de notre urbanisme, etc.

vendredi 10 juin 2011

Le monde n'est pas sans espoir


#Tweetphilo. Quoiqu'en ait dit Darwin, ce n’est pas l’adaptation, mais la divergence qui fait évoluer l’humanité.

"¿ Adonde va el planeta ?" (peinture acrylique sur toile, 2004) et #tweet art 2011.

jeudi 9 juin 2011

L'hyperhumanisme s'oppose au postmodernisme


L'hyperhumanisme renverse le nihilisme et le désespoir du postmodernisme et propose une vision fondatrice d'espoir et d'optimisme. L'hyperhumanisme implique la volonté de changer le monde.

mercredi 8 juin 2011

L'athéisme est un humanisme


Celui qui comprend l'athéisme comme une liberté qu'il a construite contre les aliénations courantes et qui assume en conséquence pleinement sa créativité et sa responsabilité, aboutit nécessairement à l'hyperhumanisme et à l'éthique planétaire. C'est là le plus haut degré d'humanisme que nous puissions concevoir et assumer.

mardi 7 juin 2011

Le lien avec soi-même


Curieusement chacun de nous se dédouble et entretient avec lui-même un lien très fort, indispensable à la conscience de soi, dont le narcissisme ou l'égotisme ne sont que des excès. Nous avons un regard sur nous-mêmes, sur notre image, sur notre autoévaluation, sur notre lien social, qui peut nous faire souffrir, nous déprimer, nous exalter, selon les moments de la vie. Le "Je pense, donc je suis" de Descartes est une fausse conscience élémentaire de soi. Il implique d'emblée un dédoublement du sujet, qui est et qui a conscience de lui. Étrange regard. Schyzophrénie élémentaire, nécessaire. Lorsque ce lien constitutif de notre conscience de nous se défait commence la maladie mentale.

lundi 6 juin 2011

Méditation sur l'avenir de l'humanité



Cette peinture acrylique sur toile, de 2000, évoque la comparaison, depuis le Néolithique jusqu'à nos jours, entre la courbe du progrès de l'esprit humain, celle de la croissance démographique et celle de l'augmentation du pouvoir instrumental qui est entre nos mains.
L'esprit a peu progressé, et parfois même régressé. Le choc démographique est sous contrôle: la population humaine se stabilisera vers 2050 autour de 9 à 10 milliards d'habitants, puis diminuera. En revanche, depuis la maîtrise de l'énergie de la vapeur puis de l'électricité, nous avons maintenant accès au pouvoir du numérique, qui est en croissance accélérée, exponentielle. L'écart entre ce pouvoir et la maturité limitée de notre sagesse humaine va devenir problématique. Nous allons à la catastrophe, à moins que notre cerveau ne se transforme. Une mutation qui est possible, et que le numérique va sans doute contribuer à déclencher (intelligence et information connectées et partagées).
Souhaitons-le...

dimanche 5 juin 2011

La quête religieuse


Ceux qui courent vraiment sont rares, mais les intégristes demeurent un danger public.

samedi 4 juin 2011

L'hyperhumanisme est un athéisme


Pour ressentir pleinement la nécessité de construire les liens de l'hyperhumanisme, il faut ne dépendre que de nous-mêmes et de la nature, sans déviation débile vers un dieu maître de tout et de nous-mêmes. Il faut comprendre que nous sommes responsables de notre liberté individuelle et collective et ne penser qu'au salut de tous, sans pouvoir s'imaginer s'en tirer en sauvant seulement et égoïstement notre âme individuelle, tandis que l'humanité peut courir à sa perte.

vendredi 3 juin 2011

Un humanisme technoscientifique


S'approprier la culture technoscientifique, lui faire la place qui lui revient dans notre humanisme, et découvrir que paradoxalement, c'est la technoscience qui nous fera évoluer moralement, nous imposera une solidarité et une éthique planétaire.

jeudi 2 juin 2011

Autoportrait numérique


Nous ne sommes pas des Robinson Crusoé sur des îles désertes et perdues. Nous sommes en lien avec les autres, en réseau où nous dépendons tous les uns des autres, que ce soit par amour, utilité, désir ou haine. Voire imitation. Ce sont ces liens, leur qualité, leur intensité, leur densité, leur réciprocité, ou leur absence qui forment l'humanité, telle qu'elle est. C'est sur ces liens que nous pouvons construire; ce sont ces liens qui légitiment nos projets; avec le numérique,nous pouvons désormais tabler sur des échanges d'informations et d'idées, des projets partagés, des solidarités. Voilà la base de l'hyperhumanisme. Paradoxalement une base technologique fondée sur un simple code binaire.

(peinture acrylique sur toile, 2000)

mercredi 1 juin 2011

art sociologique au Brésil


Le Brésil a choisi, lors de sa fondation, cette maxime du positiviste Auguste Comte, comme vision de son développement. "Ordre et progrès" figure en tête de sa constitution. Faire une plaque conforme aux codes visuels brésiliens de nom de ville (en lettres blanches sur fond vert bordé d'une ligne blanche), comme pour les grandes affiches urbaines de mon intervention d'art sociologique lors de mon invitation par la Biennale de Sao Paolo en 1980 et placer ce panneau signalétique à l'entrée de cette favela, c'était dire qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. Le Brésil a vu se creuser un fossé immense entre les riches et les pauvres et la solidarité humaine n'y est guère prise en compte. La dictature militaire, en charge, apparemment, d'y faire respecter l'ordre pendant longtemps, a certes cédé la place à un gouvernement élu, mais les assassinats de militants défenseurs des droits des indigènes en Amazonie continuent à y être perpétrés, le plus souvent impunément.
L'hyperhumanisme semble demeurer un rêve éternellement inaccessible. Y a-t-il un Sisyphe brésilien pour persévérer malgré tant de défis sur la voie du progrès humain ? Certainement. Il y en a beaucoup, des militants anonymes, dans les favelas, dans les centres communautaires, dans les écoles de samba des quartiers pauvres, dans les centres éducatifs et de lutte contre le sida, dans les forêts amazoniennes. Ils défendent les droits de l'homme, luttent contre l'analphabétisme, pour la protection des enfants et des femmes, contre la violence du capitalisme. Leur action commence à se faire sentir.