mercredi 26 juin 2019

Jean-Paul Baquiast, Transhumanisme et intelligence artificielle

Image de l'histoire pour hervé fischer,hyperhumanisme de Transhumanisme et intelligence artificielle (Communiqué de presse) (Blog)

Transhumanisme et intelligence artificielle (Communiqué de presse) (Blog)-20 avr. 2016
Faut-il parler de posthumanisme, de transhumanisme ou, comme le suggère l'artiste-philosophe québécois Hervé Fischer, d'hyperhumanisme ...




Le grand ennemi de ces pseudo-sciences est le darwinisme et tout ce qui, dans la science, semble contredire la littéralité des textes religieux. Face à cette offensive conservatrice et religieuse, Jean-Paul Baquiast en appelle à un nouveau matérialisme, beaucoup plus radical que son prédécesseur, plus solide aussi car appuyé sur les derniers acquis de la science.
Le devenir de l'humanisme
La question du devenir de l’humanisme, abordé dans la dernière partie de cet ouvrage, est cruciale. Né et développé à la Renaissance avec la redécouverte de la civilisation gréco-romaine, l’humanisme reste-t-il pertinent pour penser le monde qui vient dans lequel le concept d’humanité est peut-être dépassé ?
Que faut-il en garder ? Faut-il parler de posthumanisme, de transhumanisme ou, comme le suggère l’artiste-philosophe québécois Hervé Fischer, d’hyperhumanisme ? Longtemps force de progrès et de résistance à l’obscurantisme religieux, l’humanisme vieillissant de notre temps, s’il n’y prend pas garde, s’expose paradoxalement à devenir une force conservatrice et anti-scientifique alliée aux forces rétrogrades des Eglises et des intégrismes qui ont pourtant toujours été ses ennemis.  
Il est vrai que l’avenir peut faire peur. Car la posthumanité, caractérisée par un homme augmenté, à l’abri des maladies, voire de la mort, sera le sort d’une minorité, celle qui disposera des moyens économiques lui permettant d’y parvenir. Cette posthumanité définira ses propres valeurs et codes moraux, applicables à elle seule. Comme dans le film Elisyum, l’humanité restera le sort de la masse. Mais une humanité pauvre, malade, sous-développée et exploitée. Sous elle se développera une non-humanité, composée de robots et des humains que l’on souhaitera excommunier et rejeter dans cette catégorie pour s’en débarrasser. 
Ce monde effrayant, raciste et ségrégationniste que ne renieraient pas Hitler et les nazis n’est pas une fatalité. Le pire n’est pas forcément à venir. Mais encore faut-il que l’humanisme contemporain, s’il veut se survivre et innerver de ses valeurs l’organisation future des sociétés, sache adopter les bonnes lignes de conduite intellectuelle. La première est d’entendre ce que nous dit la science et comprendre les possibles vers lesquels elle nous mène. La deuxième est de revisiter ses fondamentaux afin de les distinguer des postures figées l’empêchant de penser les temps présents et à venir à l’aune de ses véritables valeurs, basées sur la rationalité, la connaissance, l’éducation, l’ouverture à l’autre, le libre arbitre et la dignité égale de tous les êtres humains. Un champ immense d’investigation s’ouvre à l’humanisme.
Alors que le premier humanisme a été l’affirmation de l’individu arraché à ses chaînes d’appartenances sociale et religieuses, l’humanisme de demain devra être celui de l’ouverture aux réseaux d’échanges et aux chaînes de solidarité, ainsi qu’une plus grande communion avec ce qui n’est pas humain au sein de la nature comme, un jour peut-être, au sein du monde de l’artificiel.
Pour partie, le monde qui vient sera ce que nous en ferons. Encore faut-il avoir le courage de le regarder en face. Du courage, oui ! D’abord, car cela demande un effort. Au-delà des œuvres de sciences fiction, au-delà des prophéties poétiques ou cauchemardesques des vulgarisateurs, il convient de prendre connaissance avec précision de ce que nous dit la science. Ce qui, dans un pays comme la France où la culture scientifique de base est très modeste,est déjà en soi un défi. Du courage, ensuite, car il faut oser questionner ses certitudes et ses schémas usuels de pensée. Il faut être prêt à déconstruire ses représentations pour mieux en construire de nouvelles en phase avec le présent et l’avenir.
C’est à un tel effort, au fond profondément démocratique et reposant sur une réelle confiance en l’homme, que nous invite Jean-Paul Baquiast dans son essai. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire