dimanche 12 juin 2011

La masse: en marche (2)


Une masse est toujours un agrégat volatil, mais qui peut se mettre en marche lourdement, puis virer à la vitesse d'un ban de perroquets dans l'azur, et devenir menaçante. Le lien organique devient trop serré et peut conduire au pire, au fascisme, aux bandes d'hooligans ou de jeunes extrémistes, aux luttes ethniques. aux génocides.
Lorsqu'on fait l'éloge des liens sociaux, s'inspirant de Confucius et de l'hypersolidarité planétaire que développe le numérique, il faut détecter aussi leurs effets pervers toujours possibles.
Demeurons positifs, quoique prudents, et soulignons aujourd'hui les vertus des soudaines révolutions arabes de cette année, en Tunisie, en Égypte, en Libye, au Yémen, en Syrie, et de celles qui vont suivre.
La masse acquiert de la force par son effet d'agrégation. Reste à connaître sa cible. La masse fait surgir la divergence, après un rejet de plus en plus convaincu de l'adaptation, au risque d'y perdre la vie. Un contexte mondial de plus en plus transparent, démocratique et progressif pourra devenir stimulant et créer une puissante aspiration sociale.
Toute cette dynamique des liens sociaux, des modèles, des slogans, mais aussi des frustrations, peut aboutir aussi bien à la chute du mur de Berlin qu'au génocide du Rwanda.
Attention. Toutes les divergences ne sont pas pour le mieux! La machinerie est lourde, le plus souvent aussi imprévisible que les sursauts des plaques tectoniques, et les tremblements de société ne surgissent jamais, mêmes ceux qu'on juge les plus productifs, sans violence et dégâts latéraux.

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