mercredi 15 juillet 2015

Paraiso,Realidade


Paraiso, Realidade : Cartaz urbano imaginário contrastando os nomes de dois bairos de São Paulo durante a ditadura militar ( Eu fui um convidado especial da Bienal de São Paulo de 1981 dirigida por Walter Zanini).
Paraiso Realidade : Cartelería urbana imaginaria oponiendo los apellidos de dos barrios de San Paolo, en un tiempo de dictadura militaría (invitado especial de la Bienal de San Paolo dirigida en 1981 por Walter Zanini).
Paraiso Realidade : Signalisation urbaine imaginaire, opposant les noms de deux quartiers de Sao Paolo, alors que le Brésil était sous dictature militaire (Invitation spéciale de la Biennale de Sao Paolo de 1981).
Paradise, Reality. Urban imaginary giant poster opposing the names of two neighbourhoods of Sao Paolo at the time when Brazil was under military dictatorship (l was a special guest of the 1981 Sao Paolo Biennale).
Paradies, Wirklichkeit. Imaginäres Straßenschild mit Stadtviertels Namen von Sao Paolo zurzeit    der Militärdiktatur (1981 wurde ich als Ehrengast zur Sao Paolo Biennal bei ihrem Direktor Walter Zanini eingeladen).

《天堂,现实》,假想的城市信号装置,把圣保罗两个区的名字进行对比,(1981年圣保罗双年展特邀)

dimanche 28 juin 2015

La «conscience augmentée» est une "conscience collective",


Tweet art, 2013




Tweet art, 2014

J'ai défini le concept de «conscience augmentée» en insistant sur la quantité de liens numériques qui nous permettent d'avoir accès à une information planétaire en temps réel de tous les événements médiatiques, heureux ou scandaleux, qui surviennent. 
Cette conscience n'augmente pas en intensité ontologique, mais éthique. Elle n'est pas un plus d'être individuel, processus qui relève d'autres paramètres strictement personnels, tels que la concentration, la méditation, la fulgurance sentimentale, voire instinctuelle. Il s'agit là de réactions de la psyché.

C'est par le partage de l'information extérieure à elle-même, par multiplication de l'information planétaire qu'elle reçoit, que cette conscience dont je parle augmente. Son horizon s'élargit, certes, mais elle sait aussi qu'elle est en connexion avec davantage d'autres consciences humaines, susceptibles d'échanger avec elle et même de juger ses réactions d'indifférence ou d'engagement éthique. 
Je l'ai souvent mentionné: je ne crois guère à l'intelligence collective comme une augmentation de l'intelligence, car la bêtise collective est encore plus évidente. Mais il est raisonnable de croire à la conscience collective créée par une multitude de consciences individuelles qui partagent les mêmes sentiments éthiques d'indignation face à un scandale humain qui surgit quelquepart sur la planète, aussi bien dans une contrée lointaine qu'à proximité. On pourrait alors parler de consciences en nuée. Chaque conscience demeure individuelle, comme un oiseau dans une volée de moineaux, mais elle adapte son comportement à celui des autres. Il ne faut rien hypostasier là, ne pas fabuler sur une atmosphère spirituelle qui se développerait comme une vapeur autour de la planète, ni de mèmes comme Hawking: il s'agit seulement de mimétisme.
On notera que ce peut-être aussi une bonne nouvelle qui déclenche cette augmentation de conscience collective: la décision de la Cour suprême des Etats-Unis, qui vient d'être annoncée, de légaliser le mariage gai dans tous les Etats américains, ou le sauvetage ultime d'un mineur remonté du fond d'une mine du Chili après une semaine d'efforts, ou la survie de cette jeune fille afghane tirée à bout portant par des Talibans intégristes parce qu'elle osait se rendre dans une école. Les exemples sont heureusement assez nombreux, qui nous rassurent sur la possibilité du progrès, même s'ils sont plus rares que les scandales quotidiens incluant désormais le terrorisme des intégristes 
djihadistes.
Bien sûr, c'est le malheur, c'est l'injustice qui déclenchent la réaction éthique plus que le bonheur des autres, qui nous apaise. C'est l'empathie pour la souffrance des autres qui est source de conscience éthique.
Cette conscience augmentée se traduit par la capacité de se mettre à la place de l'autre, qui est victime ou qui est gratifié, et de le soutenir ou de le fêter. Elle implique non seulement des sentiments d'indignation, mais aussi un engagement envers lui et envers la cause humaniste qui est en jeu. Elle incite à ressentir une responsabilité humaine partagée - éventuellement par des millions de personnes, et on le sait -, voire à s'impliquer dans une action collective. Cette réactivité de la conscience augmentée se traduira par la participation à une manifestation, une marche collective dans la rue, l'envoi d'argent pour soulager les victimes d'un désastre naturel ou d'une guerre, la rédaction d'opinions ou d'articles dans les médias pour déclarer et argumenter son soutien personnel à cette conscience collective. Elle se traduit souvent aussi par un engagement personnel actif dans des organismes humanitaires, voire à plusieurs époques dans des mouvements clandestins de résistance. 
Aujourd'hui, du fait de l'information planétaire en temps réel que permettent les médias électroniques, je ne peux plus dire: " désolé, mais je ne savais pas". Désormais, à l'âge du numérique, nous savons de plus en plus, de mieux en mieux, immédiatement, et cela déclenche notre conscience d'indignation et de notre responsabilité, notre volonté de faire quelque chose pour soulager le malheur. 
En quelques mots: la conscience augmentée est certes ressentie individuellement, mais comme connective et partagée. Elle est collective. Elle n'est pas tant psychique qu'éthique et se traduit par un sentiment de bonheur ou plus souvent d'indignation qui incite à contribuer à un engagement humaniste collectif. La conscience collective est active, hyperactive. Elle le moteur de l'hyperhumanisme: plus d'humanisme par plus de liens. 

samedi 13 juin 2015

Ethique et liberté



Ne jamais oublier que le communisme a été l'effet pervers, cauchemardesque, d'une légitime indignation éthique, dévoyée par les dictatures. Jamais l'éthique planétaire ne devrait donner prétexte à de telles dérives. Elle demeurera toujours très imparfaite, parce que libre. C'est alors qu'apparaît l'équilibre nécessaire entre éthique et liberté : la liberté de faire le mal dans les limites du tolérable. Loin de tout excès, à l'opposé de tout absolu.

jeudi 11 juin 2015

L’aberration posthumaniste




Quelques gourous américains audacieux, au demeurant fort populaires, nous annoncent l’avènement du posthumain qui s’établira lorsque les ordinateurs dépasseront les capacités du cerveau humain. On pourrait d’abord penser que cette révolution radicale reculera devant nos pas comme l’arc-en-ciel, si l’ingéniosité ingénue de Ray Kurzweil, prenant en compte le doublement des capacités des ordinateurs tous les dix-huit mois (loi de Moore) avec une calculette, n’avait annoncé sa date, évidemment prochaine en 2025. Et il n’est pas le seul à jouer les prophètes de cette mutation anthropologique dans laquelle l’intelligence artificielle, dépassant nos capacités humaines archaïques, nous laissera en marge de l’évolution comme une espèce en voie d’extinction, pour qu’enfin règne la raison calculatrice, pacifiste et perfectionniste, dont nous semblons définitivement incapables. Nos défauts auront eu raison de nous, et la puissance de calcul, de mémoire et de création de nos superordinateurs nous dominera définitivement. Le silicium nouveau aura eu raison du vieux carbone dans lequel nous croupissons. 

lundi 13 avril 2015

Association humaniste du Québec





Pour plus d’infos et réservation : http://colloque.assohum.org/
À l’occasion du 10e anniversaire de l’AHQ
Au Centre humaniste du Québec,
1225 boulevard St-Joseph Est, Montréal
le samedi 6 juin 2015 à 13 h

(admission : 15 $ grand public, 10 $ membres de l’AHQ)

Conférenciers :

Daniel Baril, anthropologue : La religion, ou l’usurpation de l’humanisme
Cyrille Barrette, biologiste : La vraie nature de la bête humaine
Claude Braun, neuroscientifique : Écologie et humanisme
Hervé Fischer, philosophe : Conscience augmentée et hyper humanisme à l’âge du numérique
Marc Harvey, architecte : Une inflation humaniste à l’origine de l’humanité
Rodrigue Tremblay, économiste : Les excès de la mondialisation économique, commerciale et financière

jeudi 9 avril 2015

Croire en l'homme

Tweetphilosophie du 8 avril: un code Quick Response d'urgence qui se scanne ainsi: Si nous ne croyons pas en l'être humain, il n'y a pas de solution. 

mardi 24 mars 2015

De l'éthique individuelle à l'éthique collective


 tweet art, 2013

La magie est une tradition païenne, qui vise la puissance et le contrôle des esprits et des personnes. Mais son évolution religieuse monothéiste a prétendu nous révéler le sens de notre vie, visant moins à changer le monde d’ici-bas qu’à y faire régner une morale individuelle prometteuse d’au-delà paradisiaque. Pour la religion, ce n’est évidemment pas la technoscience, mais l’éthique qui nous sauvera, faute de quoi le Dieu monothéiste peut nous faire périr par le déluge ou par ses habituels fléaux. Le christianisme n’avait pas l’ambition d’imposer une morale collective, mais plutôt de nous inviter chacun individuellement à sauver notre âme dans un monde terrestre de péché destiné à finalement disparaître. Nous savons aujourd’hui deux choses de plus qui sont de la plus grande importance. Premièrement, nous sommes passés de l’idée d’une morale individuelle capable de nous sauver individuellement à une éthique planétaire, seule capable de nous sauver collectivement. Deuxièmement, ce n’est pas la technoscience mais l’éthique planétaire, qui pourra changer le monde pour le meilleur. Car que nous importerait de sauver un monde toujours aussi scandaleux que celui d’aujourd’hui, si nous ne croyions pas à notre capacité de l’améliorer considérablement ?
Et l’esthétique ne saurait être un cache-misère, un voile artistique sur des horreurs insupportables. Elle ne se justifie que si elle se lie à l’éthique. Nous redécouvrons cette idée ancienne de lien entre le beau et le bien ! Elle doit être capable de nous donner accès à cette valeur morale qui nous dépasse individuellement. Déjà Robert Motherwell exprimait cette exigence : « sans conscience éthique, un peintre n’est qu’un décorateur ». Nous parlons bien sûr désormais d’éthique laïque, car l’éthique religieuse ne peut sauver que des âmes individuelles. Jadis, seul Dieu pouvait sauver le monde. Et aujourd’hui c’est l’humanité qui a le pouvoir de détruire ou de sauver la Terre.
Face aux scandales terrestres, contre l’homme l’art plaide pour l’humain. Il peut contribuer à une sortie de crise aussi bien politique qu’esthétique. Notre fragilité humaine ne saurait nous dispenser d’en embrasser l’ambition. Je voudrais, pour le dire, avoir des mots rageurs, écrire avec de l’encre rouge l’indignation profonde que l’on ressent face à  l’exploitation et au cynisme généralisés qui entraînent tant de manques flagrants et répétés aux droits humains élémentaires auxquels nous assistons.

On peut donc prédire que c’est la vision éthique des artistes, qui déterminera de plus en plus leur représentation du monde.  La beauté que l’homme peut ajouter collectivement au monde est éthique, dans le sens où l’on parle par exemple de commerce équitable, de développement durable et solidaire. Et elle constitue la seule réponse possible, en fait incontournable, au désenchantement généralisé d’aujourd’hui. L’éthique, c’est seulement l’exigence de justice humaine, ici-bas, et non pas divine, au-delà, comme le promettait la religion. En ce sens, et en ce sens seulement, l’art pourrait devenir un art de vivre ensemble. Voilà l’art de l’avenir.