vendredi 21 novembre 2014

Nous sommes des animaux divergents



Je dis: nous sommes des animaux parmi les autres. Nous avons inventé l'éthique, notre plus grande divergence, mais nous ne serons pas des dieux tant que nous la respecterons pas et qu'elle ne sera pas devenue planétaire.

mercredi 5 novembre 2014

La démocratie, c'est la jungle



Lorsqu'on observe la démocratie américaine, en ces temps de lutte polarisée à l'extrême des Républicains contre les Démocrates et le président Obama, on a l'impression, que dans ce pays qui prétend donner des leçons de démocratie au monde entier, la démocratie, c'est devenu la jungle, où la loi du plus riche et du plus cynique l'emporte presque à tout coup sur l'intérêt général. La démocratie est ainsi dévoyée pour le profit des riches et puissants et le malheur des pauvres et faibles. Nous savons bien que la démocratie est une utopie et qu'elle demeure - et de loin - le moins pire des systèmes de gouvernement. Nous savons que les démocraties sont bourgeoises et que leurs dispositifs de gouvernance équitable sont constamment détournés, contournés, violés, exploités selon la loi du plus fort contre la liberté, la justice, l'égalité, la fraternité qui devraient les régir. Et elles sont toujours faibles face aux folies humaines des fascistes, des communistes, des intégristes, des capitalistes sauvages.
Aux États-Unis, la démocratie est dévoyée par l'effet pervers du principe démocratique même. Chaque candidat cherche avant tout à garder son siège, souvent par les calculs locaux et les complicités les plus cyniques; où chaque association, chaque secte est prête à acheter les votes avec l'argent et la démagogie la plus médiocre.

vendredi 26 septembre 2014

L'optimisme de l'intelligence partagée


La mode a été depuis longtemps en Occident celle du pessimisme de l'intelligence. Voltaire et son Candide , suite au terrible tremblement de terre de Lisbonne en 1755, ont eu le dessus sur la théorie du meilleur des mondes possibles de Leibniz. Les catastrophes humaines du XXe siècle ont inévitablement aggravé la tendance. Il est très difficile de se voiler la face pour sourire de bonheur, alors que tous les jours nous sommes confrontés à des horreurs humaines et à des catastrophes naturelles intolérables.
La crise du postmodernisme en a tiré des conclusions philosophiques radicales et malheureusement légitimes. On ne croit plus à aucun des grands récits fondateurs de l'Occident, que ce soit celui de Dieu, déjà décrédibilisé en 1755 par beaucoup d'intellectuels, ou celui du Progrès instauré par la Révolution française, mais ruiné par la Shoah.
Nous sommes quelques-uns à opposer l'optimisme de la volonté à ce pessimisme de l'intelligence. Nous ne sommes pas nombreux, il est vrai, car nous passons dès lors pour des naïfs manquant de la lucidité la plus élémentaire aux yeux de intelligentsia. Du moins cela est-il évident dans l'idéologie intellectuelle dominante en Europe et notamment en France. Le constat est moins net en Amérique du Nord, mais, comme chacun sait en Europe, les Américains sont les plus puissants du monde mais pas les meilleurs intellectuels. Je suis de ceux qui célèbrent les mythes conjoints de Prométhée et de Sisyphe, associant la volonté de changer le monde et la résilience de celui qui remet chaque matin sur ses épaules le fardeau des malheurs du monde pour tenter à nouveau de monter vers les cimes.
Mais cette formule qui oppose l'optimisme de la volonté résiliente au pessimisme lucide de l'intelligence demeure très superficielle. Il faut aller plus loin dans la réflexion et admettre que l'intelligence n'est pas par nature ou par définition, ou par expérience et caractère acquis nécessairement pessimiste en soi. Je dirai même que l'intelligence pessimiste demeure simpliste ou élémentaire. Et il faut ici exercer un peu plus les capacités de raisonnement qu'elle nous offre. En effet l'intelligence pessimiste ne mène nulle part, si non à la résignation passive, au nihilisme ou au cynisme. L'intelligence pessimiste est celle de l'échec accepté d'avance comme une tragique fatalité. Les Grecs anciens la connaissaient bien déjà, mais l'attribuaient moins à la raison qu'aux passions humaines destructrices.
Si je constate avec mon intelligence pessimiste que le monde est un scandale permanent - ce qui malheureusement une grande évidence, je devrais en conclure avec mon intelligence lucide qu'il faut donc le changer. Si mon intelligence pessimiste me répond que malheureusement c'est impossible et qu'il faudrait être naïf et stupide pour prétendre y parvenir, mon intelligence devrait me suggérer qu'il est cependant préférable de s'y essayer avec patience et persévérance que de se suicider. Et d'ouvrir l'option de changements lents, chaotiques, mais qui vont globalement dans la bonne direction. Tout n'est pas catastropique. Tout n'est pas prometteur. Un exercice plus complexe de mon intelligence que ce binarisme simpliste m'amènera à admettre qu'on observe ici quelques progrès et là quelques reculs. Ainsi, en Occident, le progrès de la médecine et de la technologie sont des évidences. Elles demeures matérielles, certes, mais nous constatons aussi des progrès moraux. L'égalité civile grandissante des femmes et des hommes est difficilement niable, ni davantage condamnable. La conscience des valeurs écologiques, l'indignation contre l'injustice se répandent, comme bien d'autres "bonnes pensées" qui s'accumulent et convergent. L'institution des Nations Unies est d'une grande faiblesse et suscite beaucoup de déceptions, mais elle institue un espoir mondial de paix et de progrès humain. L'éthique collective, que j'appelle planétaire est encore d'une grande impuissance, mais l'apparition même de cette idée constitue une divergence majeure face à l'état de nature et à la loi de la jungle.
Si l'intelligence est une capacité d'analyse, elle l'est aussi de calcul. Or le pessimisme ne me donnera jamais rien, ni satisfaction physique ou psychique, ni satisfaction morale, ni progrès collectif. A l'opposé, non seulement l'optimisme est meilleur pour la santé et rend plus heureux, mais l'intelligence la plus élémentaire affirme que tout progrès humain, même partiel, provisoire ou éphémère vaut mieux que rien. Et il invite la volonté à rejoindre l'intelligence pour travailler à renforcer et multiplier ces petits progrès, dont il n'est pas exclu qu'ils finissent par se soutenir les uns les autres, s'arrimer et croître. Celui qui croit que le bonheur est dans l'argent et qui veut devenir riche, sait aussi qu'il faut y travailler chaque jour avec intelligence et calcul, et qu'une accumulation de petits profits pourra produire par effet multiplicateur une grande richesse. Il devrait en connaître la difficulté a priori et ne pas s'entêter à y parvenir, s'il était vraiment intelligent. Mais s'il l'est encore plus que "vraiment" et qu'il y joint la volonté, il devient capable d'y parvenir. Cette observation triviale vaut aussi pour le progrès humain. Bref, un calcul intelligent conclut qu'il vaut mieux travailler à changer le monde et donc croire au progrès, que de jouir cyniquement dans son pessimisme (ce que seuls les nantis peuvent se permettre).
L'intelligence élémentaire est pessimiste. L'intelligence supérieure est nécessairement optimiste et inspire une volonté d'action.
Mais il faut aller encore plus loin dans le raisonnement. Le progrès et l'intelligence individuels sont certes de grandes vertus qui s'imposent. Mais ils demeurent limités.  L'utopie de l'hyperhumanisme que je propose suppose qu'ils soient partagés par une minorité d'êtres humains.Elle s'appuie sur la puissance d'une volonté collective de changer le monde et donc sur l'optimisme de l'intelligence partagée.
On peut douter de l'intelligence collective, au sens d'une intelligence augmentée parce que partagée. Mais on ne saurait douter de la puissance d'une intelligence partagée par un plus grand nombre d'êtres humains en faveur, par exemple, du respect des droits de l'homme, une conception qui ne demande pas d'être tous des génies pour être comprise et soutenue.
Une intelligence partagée peut être simple. Il ne faut pas croire pour autant que le nombre de ceux qui la partagent en fera croître le niveau de lucidité ou la capacité d'analyse. C'est plutôt un génie individuel qui aura cette capacité. Je ne crois donc pas à l'intelligence collective, dont nous n'avons pas besoin ici, mais à l'intelligence partagée du plus grand nombre, qui peut nous éviter des catastrophes et soutenir des projets progressistes. Voilà ce que nous pouvons espérer de l'optimisme de l'intelligence partagée, très supérieur au pessimisme de l'intelligence individuelle.    .

mercredi 10 septembre 2014

Video: Collective Kick "Art Postal" Crowd Painting by Hervé Fischer (Francais)



Je vous propose un projet inédit de peinture collective sur le thème de l’engagement social dans la création culturelle. Chacun de nous est potentiellement un artiste. Je vous invite à vous associer à cette peinture collective en y faisant votre marque personnelle. Je serai votre exécutant pendant 30 jours en peignant le nombre d’entre vous qui vous y associerez et le montant cumulé des contributions de tous, à la manière des tableaux de variation économique et de spéculation financière de la bourse.

La culture peut être plus importante que l’économie. Montrons le ensemble. Merci à chacune et chacun de vous pour votre engagement qui nous réunira pendant les 30 prochains jours et au-delà, je l’espère, par notre succès collectif et la création d’une oeuvre emblématique de notre époque.


http://bit.ly/hervefischer

mardi 9 septembre 2014

Mon écriture avec mon petit perroquet

 Quand Pilou dort sur ma main

Lorsque j'écris, c'est souvent d'une seule main, car mon petit lovebird (un perroquet qu'on appelle en français un inséparable), s'endort sur ma main gauche. Cela devient parfois inconfortable (pour moi) et ralentit l'écriture - ce qui n'est pas si  mal -, mais puis-je dire que le respect des autres êtres humains commence aussi par celui des animaux - ou l'inverse!

lundi 26 mai 2014

Die Logik der Ökonomie




Heutzutage scheint uns die Ökonomie in unterschiedlichen Gesellschaften sowie in den internationalen Beziehungen zwischen einzelnen Ländern ihr Gesetz aufzuzwingen. In Gestalt des neoliberalen Denkens ist sie zu einer Art planetarischen Religion oder Weltkirche geworden. Der Soziologe Wolfgang Streeck, Direktor am Max-Planck-Institut für Gesellschaftsforschung in Köln, oder René Stettler, Direktor der Neuen Galerie Luzern, vergleichen dieses Denken mit einer Sekte, die über ihre eigenen Priester, Initiierten, ihren Katechismus, ihre Gutachterkomimissionen sowie über eine Unzahl Gläubiger verfügt, die vor den Dogmen niederknien und den Zehnt bezahlen sollen.  René Stettler fragt, ob wir  «Gefangene einer globalen ökonomischen Sekte» geworden seien. Die Initiierten, Experten einer spekulativen Theologie, haben uns sogar eine neue, imaginäre Wirtschaft aufgezwungen, in deren Namen Krisen, die allgemeine Arbeitslosigkeit sowie die Ausbeutung der Armen durch die Reichen legitimiert werden, indem sie als ökonomische Notwendigkeiten bezeichnet werden. 1% stellt sich über 99% der Menschheit, die keine Macht haben, um sich dagegen zur Wehr zu setzen. Ein paar Reiche werden immer reicher und die anderen sehen dabei zu, wie ihr Lohnniveau und ihr Lebensstandard sinken. Dies ist  das Naturgesetz der Ökonomie und des Neoliberalismus, die man nicht ändern kann und die wie ein Neodarwinismus sich selbst rationalisieren. Die Ökonomie unternimmt eine natürliche Auslese, in der die Schwachen dem Löwen zum Fraß vorgeworfen werden
Ungeachtet der verständlichen Empörung und des Widerstandes, die von dieser Lage provoziert werden, sind nicht diese Missstände das Schlimmste. Das Übel besteht vielmehr darin, dass diese Ökonomie sich als Wissenschaft geriert, in der Irrationalität nicht nur zum Gesetz,  sondern zur sozialen Logik erhoben wird. Die Massengesellschaften haben die organische Solidarität verloren, mit der bis dato deren Kohärenz, Konsens sowie das Gefühl einer geteilten Verantwortlichkeit sichergestellt wurden. Die Ökonomie ist nur noch eine mechanische, anonyme Solidarität der Massengesellschaft. Auf Grund des Verlustes von Beziehungen zwischen Personen wurde sie zum einzigen Bindeglied, das heutzutage unsere sozialen Zusammenhänge regelt. Man sollte sicherlich nicht den religiösen Verhältnissen oder dem heuchlerischen bürgerlichen Humanismus der Vergangenheit nachtrauern, die ihre Glaubwürdigkeit verloren haben. Sie werden aber nicht in angemessener Weise ersetzt, da allein ökonomische Regeln und Pflichten auf die vergangene Konstellationen folgen, die die neue Form kollektiver Moral sowie der Solidarität des Austausches unter Menschen sein sollen. Diejenigen, die die Religion der Ökonomie als Nullpunkt der menschlichen Beziehungen anprangern, erscheinen wie Utopisten, die träumen und die menschliche Realität nicht beachten wollen.   
Man könnte sich auf den Standpunkt stellen, dass die Diktatur der Ökonomie und des Geldes immer noch besser sei als die von Kriegsführern oder Fundamentalisten. Das mag stimmen. Der Vergleich macht uns aber blind für Lösungen, da er vom Problem ablenkt. Es gibt in den Massengesellschaften nämlich ein menschliches Vakuum, da sie nicht mehr auf gemeinsamen Werten gründen, aus denen eine soziale Logik entstehen könnte. Das zentrale Problem ist die ökonomische Überschreitung. Es macht keinen Sinn, die Wirtschaft als solche zu diskreditieren, da sie eine positive Dimension des gesellschaftlichen Lebens ist. Um zu einer  neuen, besseren Vision als der des ökonomischen Fundamentalismus zu gelangen, sollten wir nach mehr sozialer Gerechtigkeit und konsensueller Verständigung streben, die die mächtige Wirtschaft regulieren und Missbrauch und Skandale verhindern könnten. Es geht darum, Wirtschaft in gegenseitiger Achtung zu humanisieren. Es ist unsere Aufgabe, einen neuen Hyperhumanismus sowie eine planetarische Ethik zu entwickeln, die auf einem Humanismus digitaler Hyperlinks aufsetzen, wie sie von sozialen Medien ermöglicht werden. Das heißt, an den menschlichen Fortschritt zu glauben, der von digitalen Technologien begünstigt wird. Es mag wie ein Paradox klingen, aber diese neuen Technologien, ermöglichen nicht nur eine augmented reality, sondern auch ein augmented consciousness, das sicher für unsere Zukunft viel wichtiger sein wird.
Im Bereich der Kunst und des Lebens ist diese Logik der Ökonomie besonders giftig.

(dieser Text wurde auf Deutsch mit der Hilfe von Martina Leeker korrigiert)


samedi 24 mai 2014

HYPERHUMANISM


Thanks to digital technologies we learn how to use hyperlinks when we navigate on the web and we get access to worldwide information in real time. The Digital Age allows us to get closer to all societies, feel responsibility and share compassion with all members of humanity who are in vulnerability because of natural catastrophes or break down of peace.
We may celebrate the new capacity of digital technologies for offering us “rich media” and "augmented reality" thanks to these multiple hyperlinks giving us complementary information about any historical, social, scientific, cultural data or touristic site. But, even more important, we benefit of what  we should call "augmented consciousness" thanks to these same multiple hyperlinks of the web and social media of our new age. This "augmented consciousness” is awaking a deeper sense of human creativity and ethical social responsibility which we develop collectively. It allows us to discover and appreciate the richness of cultural diversity. It allows us to believe again in human progress. It may sound paradoxical that a binary digital code and electronic technology may create nowadays more consciousness and a planetary ethic, but it is a matter of fact, even if the progress is slow and if United Nations agencies encounter so much difficulty to impose peace and human respect. In a time which sees the triumph of techno-scientific logics and the domination of economical one-way thinking, “augmented consciousness” and planetary ethics should still be considered as the key parameters of the future of humanity.

We may therefore propose the new concept of “hyperhumanism” to express our hope for more humanism thanks to more hyperlinks.

mercredi 21 mai 2014

La logique de l'économie érigée en loi sociale destructrice


L’économie semble aujourd’hui nous imposer sa loi, au sein de chaque société comme dans les relations internationales entre les pays. Nouvelle pensée unique du néo-libéralisme, elle est devenue une sorte de religion planétaire. Le sociologue de l'économie Wolfgang Streeck, Directeur au Max-Planck-Institut für Gesellschaftsforschung à Köln et René Stettler l’ont analysée comme la foi d’une secte, avec ses prêtres, ses initiés et le bon peuple qui doit payer la dîme et s’agenouiller devant ses dogmes. Les initiés, experts en théologie spéculative, nous ont même imposé l’économie imaginaire, au nom de laquelle toutes les crises, le chômage généralisé et l’exploitation des pauvres par les riches seraient des nécessités économiques. 99% d’indignés par 1% de richissimes privilégiés : ce serait la nature économique même qu’on ne changera pas. Quelques riches toujours plus riches, ceux qui savent faire et qui n’ont pas de scrupule, face à la masse des gens ordinaires, dont le pouvoir d’achat et les retraites vont à la baisse. La loi du plus fort est au cœur de cette idéologie économique, comme un nouveau darwinisme qui opère une sélection naturelle et doit soumettre les plus faibles aux mâchoires du lion.
Au-delà de l’indignation et de la révolte à laquelle cette situation nous inspire, le pire ne semble pas être les excès eux-mêmes. Le pire, c’est que l’économie imaginaire est devenue non seulement une pseudoscience, dont l’irrationalité est érigée en loi, mais même une logique sociale. Les sociétés de masse ont perdu cette solidarité organique qui assurait leur cohérence, leur consensus, et un sentiment de responsabilité partagée. L’économie n’est plus qu’une solidarité mécanique des masses. Elle est devenue, face au vide des relations entre les personnes, le principal lien qui régit désormais nos rapports sociaux. On peut ne pas regretter les consensus religieux d’autrefois, les humanismes bourgeois hypocrites de jadis, aujourd’hui décrédibilisés par les catastrophes militaristes du XXe siècle. Mais rien ne semble les avoir remplacés, sauf les nécessités économiques érigées en obligations, qui semblent être devenues LA nouvelle morale collective, LA nouvelle loi des échanges humains. Ceux qui dénoncent la religion de l’argent comme le degré zéro des rapports humains en seront pour leurs frais. Nous sommes confrontés à un intégrisme économique, aussi erratique que violent.
On dira que la dictature de l’économie et de l’argent vaut mieux que celle des chefs de guerre et des églises intégristes. Elle serait la moins pire ? Peut-être est-ce vrai. Mais nous voilà devant le vide : quelles nouvelles valeurs pourrons-nous ériger en logique sociale ? C’est bien aujourd’hui la question incontournable. Et sur le chemin qui mène à de nouvelles idéologies moins destructrices que l’intégrisme économique, la recherche d’une meilleure justice sociale, d’une équité plus consensuelle, passe par la régulation de l’économie pour contenir ses abus. Humaniser l’économie. Ce serait un pas dans une meilleure direction. Nous avons besoin de continuer à croire au progrès humain. Nous avons besoin de construire un hyperhumanisme et une éthique planétaire. Plus d’humanisme grâce à plus d’hyperliens. C’est un paradoxe que le code binaire et les technologies numériques créent non seulement de la réalité augmentée, mais aussi une conscience augmentée. Nous sommes désormais informés en temps réel de tous les scandales qui se multiplient dans nos sociétés humaines partout sur la Terre. Cette information constante crée de l’indignation et un sentiment de responsabilité de chacun vis-à-vis de chacun qui nous donne l’espoir de développer peu à peu cet hyperhumanisme qui nous permettra de contenir, puis un jour de mettre fin à cette dictature caricaturale de la loi économique érigée en dogme planétaire.


samedi 26 avril 2014

Je vote pour Edward Snowden


Je vote pour Edward Snowden, Prix Nobel de la paix 2014

dimanche 2 mars 2014

Seuls l'amour et le scandale donnent sens à la vie


Il y a bien des jours où je crois que penser, chercher, dialoguer, n'est une nécessité que pour soi-même et publier qu'une vanité illusoire de la plus grande inutilité. Une misère.  Une peine perdue. Et comment pourrait-il en être autrement?
Il faut en tirer sagesse et en recentrer sur soi seul le bénéfice quotidien. Se changer soi-même sans prétendre changer le monde.

Mais je me reprends aussitôt. Car cette résignation disparaît dès que je suis confronté au scandale. Seuls l'amour et le scandale motivent et donnent sens à la vie. Et je l'affirme alors: c'st le lien qui compte. Vivre pour soi seul n'a aucun sens. Le lien, c'est le sens.

lundi 10 février 2014

Seuls maîtres de notre destin




Le temps n’est plus de sauver son âme, chacun pour soi, comme au temps des religions individualistes. Notre destin est redevenu collectif, comme dans les sociétés que nous avons appelées « primitives ». Il nous faut assumer collectivement nos responsabilités humaines. C’est ce que j’appelle l’hyperhumanisme, qui est une conscience augmentée des liens qui unissent les hommes. Nous savons désormais que nous sommes tous dans le même avion, qu’il n’y a pas de pilote venu du ciel ou de l’enfer, et que le temps presse. Nous voilà seuls maîtres de notre destin. Une situation qui nous paraît entièrement nouvelle dans notre évolution, mais dont nous tardons à prendre pleinement conscience, même si elle date en fait de la Révolution française : il nous faut apprendre à piloter nous-mêmes. Encore faut-il que nous sachions où nous voulons aller et donc que nous donnions nous-mêmes un sens à notre aventure collective, que nous choisissions ensemble une direction et des valeurs que nous puissions partager. 

samedi 8 février 2014

La magie du numérique



Fascinés par le virtuel, par son pouvoir instrumental, nous tendons à dévaloriser le réel, que nous jugerions bientôt obsolète. Nous développons de la pensée magique, nous sommes assoiffés de gadgets, de sorcellerie numérique et d’évasion. Nous sommes hypnotisés par le virtuel aujourd’hui, comme jadis par le ciel divin. Nous en célébrons la magie. Nous en attendons tout. Répéterons-nous toujours, de siècle en siècle, cette même erreur de chercher dans un ailleurs ce dont nous croyons manquer dans le réel, ou pour échapper à ce qui nous y frustre - le travail, la souffrance, la mort, l'impuissance -, sans en estimer justement les vertus et les plaisirs. Nous nous aliénons ainsi et perdons notre capacité à jouir de la réalité dont nous avons le privilège exorbitant ici-bas. Nous tombons de croyance en croyance dans le miroir aux alouettes, nous lâchons la proie pour l'ombre. Même si nous ne savons pas ce qu’est le réel, du moins savons-nous que le réel demeure nécessairement le roc de toute fondation. 

vendredi 7 février 2014

Prix Nobel de la Paix 2014


Votez sur tous vos réseaux sociaux pour Edward Snowdon, Prix Nobel de la Paix 2014

jeudi 30 janvier 2014

mana numérique



Le numérique puise dans les arcanes de l’imaginaire .Le virtuel bleuté nous ouvre un espace d’apparitions, d’images esthétiques et de symboles qui font de nous des rêveurs éveillés devant nos écrans. Le virtuel est un monde émotionnel, un monde intérieur ou onirique. Nous y pénétrons en perte du principe de réalité, ou en réalité augmentée par nos sentiments et nos désirs. Même les sites de transactions bancaires et autres utilités ont leur magie. Et les réseaux numériques où nous côtoyons les attitudes subjectives des autres usagers, démultiplient nos propres émotions. Comment s’étonner alors que Ray Kurzweil, comme plusieurs autres gourous, prenne ces excitations pour la réalité, les hypostasiant pour les prêter aux technologies elles-mêmes, qui deviennent alors anthropomorphiques, intelligentes, puis spirituelles, et bientôt sentimentales, selon les titres mêmes de ses livres à grand succès ? Comment être surpris que les Japonais aiment tant leurs petits chiens robots, TamagochisFurbies et autres peluches numériques ! Voilà d’ailleurs déjà longtemps que les médias de masse nous ont habitués à identifier des objets technologiques à des émotions. Il suffit de penser à la publicité qui évoque la puissance virile en accotant des voitures et des femmes. C’est de ces comportements bien connus, mais qui sont démultipliées par la magie des technologies numériques, des sites de rencontres, des multiples navigations de l’internet, que vivent beaucoup d’industries actuelles. Le numérique catalyse nos émois. On peut parler des stimuli numériques comme des émotions cinématographiques, mais décuplés par l’interactivité, qui crée une implication personnelle dans ces univers de désirs et d’actions. Nous nous y projetons nos imaginaires les plus intimes et les plus vulnérables. Le numérique fait vibrer la psyché et nous aspire dans une pensée magique euphorisante.

dimanche 26 janvier 2014

La divergence éhique



Pour prendre vraiment conscience de la puissance radicale des divergences que nous créerons, nous devrions sans doute même parler des mutations du futur, dont nous n’avons pas encore la moindre idée. Pas encore pensables ? Mais possibles. Une immense divergence s’esquisse déjà sous nos yeux depuis deux mille ans au moins, dont nous n’avons pas encore saisi la nouveauté et encore moins l’importance. Je veux parler de la divergence éthique. La nature darwinienne est étrangère à toute exigence éthique. Elle est régie par la loi du plus fort, du mieux adapté. Pas de compassion pour les faibles, pas de sentiment de justice, pas de retenue face à la violence. C’est l’espèce humaine qui a inventé cette conscience éthique contre nature. Nous devons à cet égard beaucoup au christianisme. C’est assurément la religion qui a le plus contribué à la formulation de cette éthique au nom de l’amour du prochain et de la charité. Mais aujourd’hui dans une société athée, nous ne pratiquons plus cette éthique pour assurer notre salut personnel. Nous sommes à la deuxième étape du développement de cette conscience éthique : elle n’est plus seulement individuelle, elle est devenue sociale, collective, planétaire même. Elle repose sur le respect des droits humains élémentaires de tous également, quelles que soient les diversités des cultures. Elle nous incite à militer contre toutes les violences, les exploitations humaines, à secourir les victimes, à devenir pacifistes. Nous n’en sommes encore qu’aux premiers pas, mais nous sommes de plus en plus nombreux à en ressentir l’exigence.  Ne dit-on pas que certains ont la bosse des mathématiques, évoquant ainsi par métaphore une augmentation de leur volume cérébral traitant de pensée mathématiques? Il nous reste à espérer que ce qui vaut pour les mathématiques vaille aussi pour l’éthique. Une éthique planétaire : la plus immense, la plus nécessaire, mais aussi la plus difficile de toutes les divergences du futur pensables aujourd’hui.

La divergence n’est pas nécessairement un bien en soi. Nous en avons connu de bonnes et des mauvaises. Et ces jugements sont toujours relatifs. Ainsi, l’impressionnisme n’est pas un progrès par rapport au classicisme, mais un changement. Le passage de l’âge du feu à l’âge du numérique demeure ambivalent, en ce sens que le progrès qu’il nous fait espérer dépendra en réalité de l’usage humain que nous ferons de sa puissance. Seule la divergence éthique est un progrès incontestable, que personne ne peut raisonnablement nier. Les modalités d’application de l’éthique peuvent varier selon les diversités historiques et culturelles, mais le principe de l’éthique planétaire est un absolu, le seul absolu auquel les hommes peuvent prétendre. Le gouvernail et la quille de l’esquif « humanité ».

samedi 25 janvier 2014

La mondialisation: perfidie d'une fausse divergence



Tweet art - l'économie mondiale

La mondialisation est une réalité qui s'impose à nous. Il est évident que l’écologie traverse les frontières, que nous développons une conscience planétaire et que nos économies locales, nos systèmes bancaires sont de plus en plus soumis aux équilibres et déséquilibres d’un écosystème mondial. Cela s’accentuera certainement de plus en plus. Voulez-vous du Coca Cola ? Non merci. Je préfère le Pepsi-Cola. Voulez-vous un blue gin fabriqué au Texas, au Bangladesh ou en Thaïlande ? Préférez-vous voir le dernier film avec Batman ou celui de Disney ? Ce n’est pas de cette mondialisation là qu’il y a lieu de douter, pour le meilleur et surtout pour le pire. Quant à y voir une divergence majeure et irréversible de notre époque – un lieu commun qui se répand -, il y a là une erreur majeure de vision. En fait de divergence, nous assistons plutôt à la généralisation planétaire de la violence du capitalisme et à son triomphe comme pensée unique.
Voyons ce qu’il en est. Notre interprétation de la planète et notre sensibilité deviennent bipolaires. Plus nous constatons la réalité de la mondialisation prônée et développée par l’économie néo-libérale, plus nous nous soumettons à l’impérialisme commercial, juridique et militaire des États-Unis, ou cinématographique de Hollywood, et plus nous nous tournons a contrario vers nos enracinements locaux, la défense de nos identités culturelles, le souci de protéger nos valeurs et notre patrimoine régionaux. L’essor de la mondialisation est inversement proportionnel à la défense de nos différences, comme en témoigne la déclaration universelle de l’UNESCO sur le respect de la diversité. En fait, plus la force de la mondialisation s’impose, plus le désir de préserver nos spécificités locales prévaut.
L’économie nous soumet aujourd’hui à une logique planétaire. Les multi- ou transnationales luttent contre les prétentions des États à défendre des particularismes nationaux, qu’ils soient industriels, commerciaux, juridiques ou culturels. L’économie mondiale ne veut pas d’exception. Sous la houlette américaine, selon la loi du plus fort, elle exige que la planète devienne son marché domestique, où elle pourra partout exporter et exploiter sans empêchement. Elle protège l’enrichissement des riches en tolérant les paradis fiscaux qui permettent l’évasion fiscale au détriment des classes moyennes. Elle impose en Europe, en Chine, en Inde, en Afrique le consumérisme comme une valeur universelle et prétend vouloir ainsi le bonheur de tous. Elle saccage l’environnement et le développement durable au nom de l’enrichissement immédiat. L’Organisation mondiale du commerce, les réunions du G20, du G8, la domination de l’OTAN et la défiance vis-à-vis des Nations Unies qu’elle ne domine pas, le modèle économique et financier ultracapitaliste que prétend imposer le FMI à tous les pays, même si les pauvres n’ont pas les moyens de vivre sous la loi du dollar : voilà la réalité, incontestable, de la mondialisation. Certes, elle prétend aussi se justifier par des vertus, celle d’imposer la démocratie, d’exiger le respect des droits de l’homme, des vertus admirables qui lui servent le plus souvent d’écran de fumée pour cacher ses turpitudes réelles.
Mais pour autant, cette mondialisation-là n’a pas bâti sa légitimité. L’économie et la finance ne peuvent pas constituer une rationalité sociale, ni locale, ni internationale. Elle est seulement mécanique. On ne peut pas supprimer les spécificités sociales au nom du néolibéralisme et des traités internationaux de commerce. Elle ne parviendra jamais à imposer sa vision de l’humanité comme une masse atomisée de consommateurs manipulables à merci. Les solidarités organiques demeurent – heureusement –, qui résistent, qui ne sont pas solubles dans l’économie, parce qu’elles sont des enracinements d’une toute autre nature que cette récente invention. Ces solidarités organiques ont des racines profondes dans la puissance des mythes fondateurs de chaque peuple. Les imaginaires sociaux qui les nourrissent prévalent sur les mécaniques superficielles et temporaires, qu’elles soient utilitaristes, quantitatives, économiques, commerciales, impérialistes ou militaires. Ce sont des incontournables que les entrepreneurs ne peuvent pas seulement utiliser dans le marketing commercial et les campagnes publicitaires. Ce sont  des incontournables que même les lavages de cerveau des régimes dictatoriaux ne parviennent pas à atteindre et détruire, tant ils sont profondément inscrits dans les imaginaires sociaux. On peut vendre des congélateurs aux Inuits qui vivent dans les régions arctiques. Cela n’atteint pas la conscience de leur différence irréductible, comme on le voit dans leur art le plus actuel.

La mondialisation est un rêve de gens d’affaires nord-américains, qui peut tourner au cauchemar des peuples colonisés. Mais la multipolarisation en émergence sur la Terre n’en sera pas contaminée au point de réduire la diversité des mythes, des cultures et des valeurs que nous apprenons aujourd’hui, face au danger, à revaloriser. Bien au contraire sans doute. La mondialisation qu’on nous chante aujourd’hui est l’exemple même d’une fausse divergence.

jeudi 23 janvier 2014

Le numérique est plus puissant que le feu et plus humain


L'émergence du numérique est un moment extraordinaire de notre évolution humaine, qui exige une nouvelle lucidité philosophique. Le numérique requestionne profondément toutes nos idées reçues et réactive nos mythes. Ce n'est pas le moment de nous laisser porter par la pression technologique et commerciale. Il faut garder la maîtrise de nos valeurs.

dimanche 19 janvier 2014

La loi de la divergence




C’est la loi de la divergence  qui domine l’évolution,

à l’opposé  de la loi linéaire de l’adaptation darwinienne.
Cela est vrai dans la nature comme pour l'espèce humaine.