mardi 5 juin 2012

Carré noir sur fond blanc : art et politique



Le célèbre tableau de Malevitch, Carré noir sur fond blanc (1915) était un geste pictural, suprématiste, extrême. Malevitch explorait ainsi les limites de la peinture, dont il présageait une issue sans retour. Et le même carré noir sur fond blanc, généralement fait de deux pièces de feutre superposées, épinglé sur la poitrine, est devenu aujourd'hui le signe de ralliement des manifestants contre la politique ultra-conservatrice du gouvernement Har-peur à Ottawa. Ce changement de signification est très significatif de notre nouvelle vision de l'art. Cantonné il y a un siècle à une démarche esthétique, aussi majeure ait-elle pu être, le carré noir sur fond blanc prend aujourd'hui une dimension toute autre, sociale, d'engagement politique et je n'hésiterai pas à dire: éthique. Un engagement en faveur de la culture, certes, dont Har-peur* démontre qu'il y est idéologiquement allergique, mais aussi contre la droite musclée, en faveur de l'écologie, de l'humanisme et de la démocratie. Le noir signifie l'obscurantisme de Har-peur et le blanc, l'espoir que nous gardons, d'en venir à bout.Je l'ai écrit dans "L'avenir de l'art": c'est désormais l'.éthique qui inspire l'esthétique.
* Har-peur, une petite dérive du nom du premier ministre canadien Harper

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