samedi 30 avril 2011
Le masque de la consommation
Que nous cache le masque de la consommation? Est-ce le masque du bonheur? L'acharnement contre la frustration? Avoir faute d'être?
(peinture acrylique sur toile, 2007)
jeudi 28 avril 2011
L'artiste en soldat
Un casque d'Antoni Miralda, recouvert de "soldats soldés" en plastique blanc, que je porte en 1972 ou 1973 à Paris. Make art, not war. Make love, not art. Toute vérité est relative et circonstancielle... L'hyperhumanisme ne saurait exclure de faire la guerre pour défendre les droits fondamentaux de l'homme contre les dictatures oppressives.La paix pour la paix n'est pas une pensée articulée.
mercredi 27 avril 2011
NORD - SUD
Les relations Nord Sud sont devenues le symbole d'un profond déséquilibre entre pays riches et pauvres. L'Amérique latine tente d'en renverser la fatalité. L'Afrique du Sud s'y emploie aussi. On a dit que le Sud est le Nord de l'hémisphère sud. Mais cela demeure un voeu pieu. Voilà à coup sûr des liens qu'il faut retravailler.
Le Nord semble jouir d'un ordre rationnel et froid qui lui permet de dominer de tout son poids un Sud en proie à la diversité, au désordre, voire au chaos qui l'affaiblit sans cesse. Il est humainement plus chaleureux, plus convivial que le Nord. On voudrait donc le voir remonter à la surface de la planète, comme un continent allégé de ses chaînes. Sa remontée fera-t-elle plonger le Nord et basculer les pôles? Les équilibres, même les plus vicieux, sont souvent difficiles à changer, et le changement fait peur aux privilégiés. Quel cynisme et surtout quelle erreur!
hf
(Peinture acrylique sur toile, Museo Nacional de Bellas Artes, Neuquen, Patagonie, Argentine, 2009)
mardi 26 avril 2011
lundi 25 avril 2011
le sens comme volonté
A l'encontre du pessimisme fataliste de Schopenhauer dans "Le monde comme volonté et comme représentation", penser le sens comme volonté de création du monde. Notre volonté humaine collective. Notre optimisme sisyphien.
hf
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dimanche 24 avril 2011
vendredi 22 avril 2011
jeudi 21 avril 2011
L'art philosophique, une tendance nouvelle et forte
Quoi qu'en aient pu dire Platon, Hegel et Baudelaire, l'art et la philosophie ont partie liée. On ne peut plus opposer une lucidité rationnelle de la philosophie à une dérive sensible et imaginative de l'art, voire à un jeu d'illusions ou de tromperies, comme le prétendait Platon. De plus en plus d'artistes développent des pratiques conceptuelles, sociologiques, critiques qui interrogent nos valeurs, le sens de l'aventure humaine, nos mythes, y compris celui du rationalisme, et accordent de plus en plus d'importance à l'éthique. Ils interviennent ainsi dans nos grands débats sociaux, ceux de la justice, de l'écologie, de la technoscience, de la mondialisation et de la diversité culturelle, etc. On peut même considérer que l'éthique domine désormais les enjeux esthétiques dans l'art actuel. J'ai moi-même constamment soutenu l'idée d'une esthétique interrogative, qui me semble compter beaucoup plus que la créativité esthétique dans la création actuelle. Tout n'a-t-il pas été exploré, assumé, y compris le plus décoratif, le plus laid, le plus trivial, le plus déjanté, le plus classique, le plus élitiste dans le domaine esthétique du geste, de la couleur, de la composition, etc.?S'en tenir à une recherche esthétique n'est plus pensable aujourd'hui. Lorsque l'éthique commande l'esthétique, en revanche, elle lui redonne sa force expressive et sa légitimité. L'art - celui qui compte à nos yeux, celui des plus grands artistes - devient nécessairement philosophique. Il faut en finir avec le préjugé des vieilles catégories. Dire qu'un art philosophique est ennuyeux, sans créativité, d'une esthétique médiocre, c'est répéter les vielles rengaines, sans s'être posé vraiment les questions importantes de l'art, ni savoir ce que peut être la philosophie actuelle, loin des académismes universitaires et scolastiques.
Cela pouvait se comprendre à l'époque de Baudelaire, romantique, centrée sur des problématiques esthétiques encore d'une grande importance. Aujourd'hui, l'esthétique est une question épuisée, qui n'est plus d'actualité. Personne ne se pose vraiment cette question, pourtant d'une importance majeure. Certes, l'esthétique a sa place dans toute création artistique, elle doit servir le projet de l'artiste, mais elle ne peut plus venir au premier rang dans l'oeuvre d'art. Elle doit répondre à d'autres exigences, qui la commandent, qui sont sociales et éthiques.
C'est pourquoi j'assume de plus en plus clairement cette démarche philosophique en art, comme beaucoup d'autres artistes d'aujourd'hui. Je ne me soucie pas des critiques traditionalistes et je crois utile de nous en libérer en revendiquant cette liberté et cette posture d'un art philosophique, qui sera sans doute la marque de ce XXIe siècle, comme le romantisme a été celui du XIXe et l'avant-gardisme celui du XXe siècle.
Cela pouvait se comprendre à l'époque de Baudelaire, romantique, centrée sur des problématiques esthétiques encore d'une grande importance. Aujourd'hui, l'esthétique est une question épuisée, qui n'est plus d'actualité. Personne ne se pose vraiment cette question, pourtant d'une importance majeure. Certes, l'esthétique a sa place dans toute création artistique, elle doit servir le projet de l'artiste, mais elle ne peut plus venir au premier rang dans l'oeuvre d'art. Elle doit répondre à d'autres exigences, qui la commandent, qui sont sociales et éthiques.
C'est pourquoi j'assume de plus en plus clairement cette démarche philosophique en art, comme beaucoup d'autres artistes d'aujourd'hui. Je ne me soucie pas des critiques traditionalistes et je crois utile de nous en libérer en revendiquant cette liberté et cette posture d'un art philosophique, qui sera sans doute la marque de ce XXIe siècle, comme le romantisme a été celui du XIXe et l'avant-gardisme celui du XXe siècle.
Libellés :
Baudelaire,
épuisement de l'esthétique,
esthétique interrogative
mercredi 20 avril 2011
Cosmogonie technoscientifique
Si, parodiant Blaise Pascal, j'écris que l'homme est un réseau pensant, je change totalement de paradigme. Je passe d'une cosmogonie chrétienne, où le philosophe souligne tout à la fois la faiblesse de l'homme et ses vertus (flexibilité, résistance et puissance de l'esprit), à une cosmogonie technologique où l'homme se situe au carrefour des réseaux numériques dont il reçoit les informations qui le déterminent, mais aussi où il est acteur et synthétiseur d'idées. L'homme perd de son unicité psychologique et spirituelle, mais enrichit sa conscience d'innombrables informations qui l'"irriguent", comme une "sève numérique". "Je est un autre", disait le poète et cela devient plus manifestement vrai dans la cosmogonie actuelle, qui substitue le mythe de la surface (médiatique) à celui de la profondeur (de l'inconscient).
Passer d'une cosmogonie, et donc aussi d'une image de l'homme, chrétienne, monothéiste, donc religieuse, à une cosmogonie technoscientifique, c'est une révolution civilisationnelle majeure, encore que cette nouvelle cosmogonie soit de racine grecque, prométhéenne. Elle l'emporte donc aujourd'hui sur la cosmogonie biblique. Et l'homme lui-même change beaucoup aussi. De victime de Dieu (chassé du Paradis terrestre), fragile et résistant par sa soumission même, il devient le vainqueur de Dieu, et libre créateur de son propre univers grâce à la nouvelle puissance - humaine et non plus divine -, qu'il tire de la science et de la technologie. L'homme qui se voit comme un réseau pensant, comme un hypertexte vivant, traite et transforme les informations qu'il capte en idées créatrices de l'hypertexte humain global, planétairement interactif et responsable de sa propre destinée, dans lequel il se situe. Certes, Dieu était une invention débile, Mais la caricature de cette nouvelle cosmogonie humaine est tout aussi stupide: c'est évidemment le cyborg, le posthumain, dont quelques gourous prosélytes inconsistants nous vantent l'avènement navrant.
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Blaise Pascal,
cosmogonie religieuse,
cyborg,
posthumain,
réseau pensant,
sève numérique
mardi 19 avril 2011
Le monde à l'envers
Signalisation imaginaire dans le Bosque de Chapultepec à Mexico en 1983, à l'occasion de l'"événement social imaginaire" que j'ai organisé au Museo de arte moderno. Courir la tête en bas. Où?
hf
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dimanche 17 avril 2011
Qui pensez-vous être? Qui voudriez-vous être?
Nous tentons chacun de définir notre identité entre ce qui semble objectivement l'avoir déterminée et ce que nous aspirons à devenir. Au-delà de ce que peut en dire notre carte enregistrée par les registres publics, rien de plus flou que l'identité de chacun de nous. Elle est orientée vers le passé et/ou le futur, elle oscille dans une dynamique qui va du principe de réalité à celui du désir. Elle est autant marquée par notre culture d'origine, notre appartenance sociale, que par notre biographie la plus unique. Elle est quelque chose comme un agglomérat de liens entre passé, présent et désir d'avenir, physiologie et imaginaire, déterminismes et résistances ou échappatoires, histoire familiale, conjugale et professionnelle, un bouquet d'options idéologiques et politiques. Elle est, disait Freud, ce que l'on a été et dont on a enfoui la mémoire. Elle est, disait Sartre l'existentialiste, ce que l'on fait. J'ai pu écrire moi-même que "l'homme est un réseau pensant" (La planète hyper).
En posant ces deux questions aux Québécois en 1981, suite à mon exposition au Musée d'art contemporain de Montréal, et en analysant les quelque 7000 réponses obtenues avec un groupe de sociologues, écrivains, psychanalystes, je cherchais sans aucun doute aussi moi-même à comprendre cette société québécoise dans laquelle j'avais décidé de m'intégrer en quittant la France(*).
Lorsque nous parlons aujourd'hui, à l'âge du numérique, de l'importance des liens, lorsque nous définissons une identité comme un réseau de liens, un agrégat structurant, sans cesse mouvant,lorsque nous parlons d'un nouvel humanisme, plus fort, fondé sur les hyperliens, nous ne sommes donc pas dans des théorisations abstraites, mais au coeur même de la vie, de l'expérience individuelle et collective.
hf
(*) Cette enquête a été publiée sous le titre "L'oiseau-chat" aux éditions La Presse en 1982.
L'image qui illustre ce blog témoigne de l'enquête que nous avons menée à l'époque avec un collectif d'artistes aussi bien dans la rue (ici, la rue Saint-Denis, à Montréal), qu'avec l'appui du journal La Presse. Toute identité humaine est une sculpture imaginaire.
En posant ces deux questions aux Québécois en 1981, suite à mon exposition au Musée d'art contemporain de Montréal, et en analysant les quelque 7000 réponses obtenues avec un groupe de sociologues, écrivains, psychanalystes, je cherchais sans aucun doute aussi moi-même à comprendre cette société québécoise dans laquelle j'avais décidé de m'intégrer en quittant la France(*).
Lorsque nous parlons aujourd'hui, à l'âge du numérique, de l'importance des liens, lorsque nous définissons une identité comme un réseau de liens, un agrégat structurant, sans cesse mouvant,lorsque nous parlons d'un nouvel humanisme, plus fort, fondé sur les hyperliens, nous ne sommes donc pas dans des théorisations abstraites, mais au coeur même de la vie, de l'expérience individuelle et collective.
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(*) Cette enquête a été publiée sous le titre "L'oiseau-chat" aux éditions La Presse en 1982.
L'image qui illustre ce blog témoigne de l'enquête que nous avons menée à l'époque avec un collectif d'artistes aussi bien dans la rue (ici, la rue Saint-Denis, à Montréal), qu'avec l'appui du journal La Presse. Toute identité humaine est une sculpture imaginaire.
jeudi 14 avril 2011
Inverser les pôles
Les pôles Nord Sud nous présentent une planète Terre d'une inégalité révoltante. L'Afrique se révoltera-t-elle? Se remettra-t-elle debout? Oui, je le crois, un jour viendra où l'Afrique prendra pleinement sa place dans le concert des Nations, sous le signe de la démocratie qui y fait son chemin aujourd'hui, après d'incessantes colonisations, des luttes d'indépendance, puis des rivalités ethniques que le temps apaisera. Optimisme et patience: le tour de l'Afrique viendra, après celui de l'Amérique latine, de la Chine, de l'Inde.
hf
hf
mercredi 13 avril 2011
Diversité culturelle et dialogue
d & d. On ne saurait promouvoir la diversité culturelle sans le dialogue qu'elle exige. C'est le dialogue qui valorise la diversité culturelle et lui donne vie. Ce dialogue implique le respect, une démarche active qui dépasse de beaucoup l'idée d'équilibre, même dynamique.
hf
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mardi 12 avril 2011
utopie
Mettre la boussole vers le futur pour s'orienter, décider du sens de notre évolution humaine. L'utopie nous le présente achevé et lorsqu'elle est politique, l'utopie prétend sauter de force toutes les étapes. Elle oublie la mémoire, incontournable fondement du futur. Perdre la mémoire, c'est aussi perdre le futur. Perdre la boussole. Errer.
hf
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dimanche 10 avril 2011
vendredi 8 avril 2011
la démocratie à l'âge du numérique
Un enjeu. Il me semble que le progrès que nous pouvons obtenir du numérique est plus grand que les abus que nous observons. Comme toujours, cela dépendra des hommes, pas de l'informatique.
hf
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dimanche 3 avril 2011
La divergence plus créatrice que l'adaptation darwinienne
Darwin a eu le génie d'imposer la théorie de l'évolutionnisme contre le créationnisme alors en vigueur. Aujourd'hui, il faut aller plus loin que cette loi trop mécanique de l'adaptation sélective et admettre que l'évolution passe aussi par la divergence. C'est évident pour l'ensemble de la nature,extraordinairement créatrice et qui multiplie tous les scénarios de la vie, souvent par rupture. Mais encore plus évident pour l'espèce humaine. Pour son passé. Donc pour son avenir.
hf
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adaptation sélective,
créationnisme,
évolutionnisme
vendredi 1 avril 2011
éthique planétaire
La puissance du numérique favorise une transparence de plus en plus extensive, immédiate et contagieuse de l'information et donc de la démocratie. Elle permet à des organismes humanitaires tels que Human Rights ou Green Peace, parmi tant d'autres, de connaître et dénoncer mondialement de plus en plus efficacement et de plus en plus efficacement les crimes contre les droits humains élémentaires.
La puissance du numérique dans le domaine de la technoscience, non seulement des armes de destruction massive, mais aussi de la physique, de la biologie, de l'écologie, permet à l'humanité d'être de plus en plus créatrice; de transformer son destin, de menacer ou de protéger notre planète. L'accélération prodigieuse de ce pouvoir instrumental dans nos mains d'hommes implique non seulement une puissance, mais, aussi une responsabilité éthique inédites.
Autant dire que le développement du numérique nous oblige, que ce soit par instinct de conservation ou par un progrès de notre conscience, à instaurer aussi une éthique planétaire basée sur le respect de la déclaration universelle des droits de l'homme. Nous sommes désormais trop informés pour faire semblant de ne pas savoir. Nous vivons désormais trop dangereusement pour ne pas instaurer un bras armé qui puisse prévenir, combattre et sanctionner les excès d'exploitation et de violence humaines qui apparaissent encore partout parmi nous. Cette éthique planétaire n'est pas seulement une nouvelle conscience ou une culture mondiale. Elle est aussi institutionnalisée par les Nations Unies, que nous devons apprendre à respecter, promouvoir et renforcer, quelles qu'en soient encore aujourd'hui les évidentes faiblesses et impuissances. Notre avenir commun en dépend de plus en plus.
Sans doute jugera-t-on étonnant qu'une technologie puisse nous imposer une éthique! Ce paradoxe du numérique n'est pas l'une de ses moindres logiques. L'évolution de notre espèce passe aujourd'hui par cette divergence.
Hervé Fischer
La puissance du numérique dans le domaine de la technoscience, non seulement des armes de destruction massive, mais aussi de la physique, de la biologie, de l'écologie, permet à l'humanité d'être de plus en plus créatrice; de transformer son destin, de menacer ou de protéger notre planète. L'accélération prodigieuse de ce pouvoir instrumental dans nos mains d'hommes implique non seulement une puissance, mais, aussi une responsabilité éthique inédites.
Autant dire que le développement du numérique nous oblige, que ce soit par instinct de conservation ou par un progrès de notre conscience, à instaurer aussi une éthique planétaire basée sur le respect de la déclaration universelle des droits de l'homme. Nous sommes désormais trop informés pour faire semblant de ne pas savoir. Nous vivons désormais trop dangereusement pour ne pas instaurer un bras armé qui puisse prévenir, combattre et sanctionner les excès d'exploitation et de violence humaines qui apparaissent encore partout parmi nous. Cette éthique planétaire n'est pas seulement une nouvelle conscience ou une culture mondiale. Elle est aussi institutionnalisée par les Nations Unies, que nous devons apprendre à respecter, promouvoir et renforcer, quelles qu'en soient encore aujourd'hui les évidentes faiblesses et impuissances. Notre avenir commun en dépend de plus en plus.
Sans doute jugera-t-on étonnant qu'une technologie puisse nous imposer une éthique! Ce paradoxe du numérique n'est pas l'une de ses moindres logiques. L'évolution de notre espèce passe aujourd'hui par cette divergence.
Hervé Fischer
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