samedi 29 décembre 2012
dimanche 18 novembre 2012
dimanche 4 novembre 2012
samedi 13 octobre 2012
pixels et images
Les pixels sont des unités minimales de surface colorée. Chaque pixel est autonome. Mais seul, il ne signifie rien. Lié à d'autres, il construit des images, des perceptions, tout un univers. C'était le principe aussi qu'adoptèrent les impressionnistes et les pointillistes. C'est la base de l'imprimerie en offset. C'est aussi la structure de notre conscience du monde, fondée sur deux pôles, l'individuel et le collectif, le local et le global.
vendredi 12 octobre 2012
Les couleurs saturées
Les couleurs saturées, lorsqu'elles sont signalétiques ou dans le commerce lient les hommes au social et au convivial. En dehors de ces systèmes structurés et structurants, elles séparent, elles cassent les liens. C'est ce qu'avaient compris les peintre fauvistes qui étaient d'ailleurs pour la plupart des anarchistes. La couleur pure autonomise l'objet. Elle est autonome. Ce sont les variantes de la couleur locale, les demi teintes réalistes qui lient les objets d'un paysage dans une lumière englobante. Le chromatisme fait éclater l'espace.
La couleur pure est là pour elle-même. Elle vole la vedette à l'objet ou à la personne qu'elle recouvre. Elle le vide de son contenu. Elle le rend abstrait. Elle l'identifie comme un marquage. Elle sert aussi à la gestion. Elle rejoint les modalités d'affichage du numérique.
La couleur pure est là pour elle-même. Elle vole la vedette à l'objet ou à la personne qu'elle recouvre. Elle le vide de son contenu. Elle le rend abstrait. Elle l'identifie comme un marquage. Elle sert aussi à la gestion. Elle rejoint les modalités d'affichage du numérique.
mercredi 10 octobre 2012
lundi 8 octobre 2012
dimanche 7 octobre 2012
Synapses et liens
La biologie et la sociologie nous montrent que toute la vie se développe par liens. C'est vrai pour les mathématiques comme pour l'écologie, pour l'art comme pour l'économie, pour la philosophie comme pour le crime organisé. Liens linéaires, en arabesque, synapses, attraction, digestion, etc. Et c'est vrai aussi pour la compassion et l'éthique. L'hyperhumanisme est basé sur cette évidence, qu'il ne fait que transformer en exigence morale fondamentale pour l'humanité planétaire.
vendredi 5 octobre 2012
jeudi 4 octobre 2012
Messe médiatique
Lors des débats entre les candidats américains à la présidence Obama et Romney sont suivis par quelque 50 millions de téléspectateurs et abondamment commentés dans tous les médias, nous assistons à une messe médiatique. Nous réagissons en temps réel par millions aux mêmes expressions corporelles ou verbales des candidats, nous scrutons le sourire sucré de Romney et celui, amoureux, d'Obama à sa femme au premier rang de l'assistance. Conscience et sensibilité planétaire simultanée quelles que soient les différences de réaction de chacun. Ces grandes messes des journaux télévisés et des grands débats politiques, le spectacle des jeux olympiques ou des grands matchs sportifs jouent le même rôle d'intégration communautaire aujourd'hui, à l'échelle planétaire, que les offices religieux de jadis. Elles mettent en scène le Nous humain.
(peinture numérique, 2012)
mercredi 3 octobre 2012
Liens biologiques
Les liens humains sont empathiques, sublimés, intersubjectifs, sociaux, mais d'abord, fondamentalement, ils sont biologiques. Le lien basique, c'est l'amour, et toutes ses déclinaisons positives et négatives. Donc le sexe, disait Freud. Mais le sein, pour le nouveau-né est d'abord biologique, comme le cordon ombilical: la source de vie. Il est instinctif. C'est l'adulte qui l'érotise, le sexualise. Une déclinaison de l'instinct de vie, cette fois pour la reproduction de l'espèce, qui nous gouverne.
À l'opposé, laisser souffrir l'autre, tuer l'autre, c'est souffrir soi-même, c'est tuer l'être humain que nous sommes. Lorsque les chiens de prairie, lorsque la saison sèche perdure et qu'il n'y a plus d'herbe, plus de végétaux pour les nourrir, décident de tuer leurs petits pour les manger, c'est l'instinct de survie de l'espèce qui les motivent, et qui est donc plus fort que le lien affectif.
mardi 2 octobre 2012
lundi 1 octobre 2012
dimanche 30 septembre 2012
Les livres sont des liens
Plus durables que les crèmes glacées, même si leur commerce leur donne des chances très inégales. Ici quelques "meilleurs vendeurs", qui ne sont pas toujours les plus durables...
vendredi 28 septembre 2012
jeudi 27 septembre 2012
mercredi 26 septembre 2012
samedi 22 septembre 2012
vendredi 21 septembre 2012
Nous ne sommes que poussière.
Le tank minéralise la vie.Le tank nous renvoie à la poussière.tank-knat-tank-knat-tank-knat-tank-knat
jeudi 20 septembre 2012
mardi 18 septembre 2012
lundi 17 septembre 2012
dimanche 16 septembre 2012
samedi 15 septembre 2012
jeudi 13 septembre 2012
dimanche 9 septembre 2012
samedi 8 septembre 2012
Liens subpolaires
Dialogue polaire entre Andrea Juan et Hervé Fischer, dans le cadre de la Conférence de Buenos Aires Art et culture de l'Antarctique,septembre 2012.
vendredi 10 août 2012
La nécessaire mutation du cerveau humain
Serons-nous capables de diverger ingénument pour le progrès humain? Nous ne pouvons pas persévérer dans la crise postmoderne et le désenchantement cynique ou nihiliste qu’elle a provoquée, comme si c’était une base permanente. Nous ne pouvons pas nous abandonner à l’agitation brownienne de l’humanité. Le temps n’est plus de cultiver le fatalisme comme dans la tragédie grecque ou dans l’Islam. La vie n’est pas non plus un jeu vidéo où tout serait permis et tout serait indifférent. On ne peut pas recommencer plusieurs fois la partie pour s’amuser. Nous ne jouons qu’une fois et il faut gagner.
Le temps n’est plus de jouer au magicien, ni de se prendre pour des chamans, ni d’épater le public avec des jeux de cartes truqués, ou même avec un ordinateur. Il faut en finir avec les illusions et avec l’illusionnisme, qu’il soit archaïque ou numérique. A quoi cela servirait-il de repérer et d’élucider les grands mythes du numérisme, d’en décrire la puissance magique, encore plus grande que celle des anciens chamans, à quoi cela servirait-il, si la mythanalyse n’avait qu’un but théorique de démystification ? La mythanalyse est aussi une pratique dénonciatrice, qui exige l’engagement éthique et l’action.
Elle nous dit qu’il faut en finir avec le seul culte de l’argent et du divertissement. Et qu’il faut maîtriser la puissance du numérique. La situation de l’humanité est trop grave pour que nous continuions à nous étourdir dans les futilités et à fermer les yeux face au scandale permanent de l’extrême misère humaine de milliards d’entre nous sur la Terre. La vitesse du progrès technologique nous oblige à relever d’immenses défis. Nous savons que le sens de la vie ne nous est pas donné d’avance, mais que c’est à nous de le construire. Confrontés à des problématiques inédites, nous sommes contraints de construire un nouveau sens et décider d’une nouvelle orientation qui puissent nous permettre de poursuivre notre évolution. Tout est encore possible, le meilleur comme le pire.
Mais le temps n’est plus de sauver son âme, chacun pour soi, comme au temps des religions individualistes. Notre destin est redevenu collectif, comme dans les sociétés que nous avons appelées « primitives ». Il nous faut assumer collectivement nos responsabilités humaines. C’est ce que j’appelle l’hyperhumanisme, qui est une conscience augmentée des liens qui unissent les hommes. Nous savons désormais que nous sommes tous dans le même avion, qu’il n’y a pas de pilote venu du ciel ou de l’enfer, et que le temps presse. Il nous faut donc apprendre rapidement à piloter nous-mêmes. Encore faut-il que nous sachions où nous voulons aller et donc que nous donnions nous-mêmes un sens à notre aventure collective, que nous choisissions ensemble une direction et des valeurs que nous puissions partager.
Les enjeux ne sont plus seulement épistémologiques ou sociologiques, mythanalytiques ou esthétiques. Ils sont éthiques. L’objectif prioritaire de notre évolution n’est désormais plus la puissance de la technoscience, qui progressera à coup sûr. C’est un objectif beaucoup plus difficile, qui est humain : la nécessité d’une éthique planétaire. Je n’évoque ainsi, bien entendu que les droits élémentaires de chaque être humain à boire de l’eau potable, à manger à sa faim, à disposer d’un toit et d’une sécurité physique minimale, à recevoir des soins médicaux et une éducation de base. Je ne parle que de ces droits de l’homme si souvent déclarés et constamment bafoués. Cette éthique planétaire est la seule valeur, la seule vérité qui soit universelle et que nous puissions réaffirmer face au relativisme généralisé de notre temps. La divergence du futur que nous devons assumer n’est pas dans la conception et la rédaction de cette éthique planétaire, déjà connue ; elle est dans la volonté partagée de la faire prévaloir. Voilà le grand défi qui nous parait encore impossible, au point de susciter l’ironie et la risée de la majorité des gens. Mais il est possible d’y parvenir. Par étapes sans doute. Mais avec persévérance. A coup sûr pas par magie, mais avec l’aide sans doute des technologies numériques, qui contribuent à augmenter nos liens humains, notre conscience du sort de tous et du scandale généralisé des violences, des exploitations humaines, des injustices cyniques, de la misère intolérable qui sévissent dans tant d’endroits divers de la Terre. Nous ne pouvons plus dire que nous ne le savions pas. Il faut y mettre fin. Notre espèce s’est constituée à la suite de nombreuses mutations de notre cerveau. L’éthique planétaire est devenue notre plus grand défi humain, le plus difficile que nous ayons jamais eu à relever, mais le plus important, le plus déterminant de notre avenir. Descendre des arbres et marcher en posture verticale, ou mettre le pied sur la Lune n’est rien en comparaison du défi de l’éthique planétaire.
Certes, on nous objectera que c’est une vue de l’esprit, presque une attitude de désadaptation aux pressions économiques et à la realpolitik. Pourtant, ce défi s’impose à nous non seulement pour des raisons morales, mais aussi pour des raisons de survie, qui sont d’ordre biologique. L’éthique planétaire nous viendra par nécessité, comme notre queue de primate nous a quitté par inutilité. C’est pour cela que je crois à cette mutation de notre cerveau et à l’émergence de l’hyperhumanisme. Si non, je garderais des doutes insurmontables sur notre avenir.
mercredi 25 juillet 2012
Mondialisation ou hyperhumanité
L'hyperhumanisme, ce n'est pas la mondialisation financière. L'éthique planétaire et la religion de l'argent sont les deux pôles opposés de la Terre.
dimanche 1 juillet 2012
La divergence hyperhumaniste
Quel que soit l’impact fulgurant de la nouvelle technoscience sur notre évolution récente, je dirai que notre avenir ne dépend plus tellement de nos futures innovations technologiques : nous sommes assurés qu’il y en aura beaucoup, des spectaculaires, quasiment magiques, qui changeront nos vie quotidiennes. Mais pour garder le contrôle sur notre avenir, face à une technologie instrumentale qui progresse exponentiellement et dépasse les capacités de notre conscience, ou de notre sagesse humaine, qui, elle, n’a guère progressé depuis le néolithique jusqu’à aujourd’hui, pour ne pas hâter le pas vers notre propre autodestruction, avec nos moyens technologiques inédits, il va être nécessaire, une fois de plus, de nous engager davantage dans cette grande divergence de l’éthique que j’ai déjà soulignée. C’est la plus difficile, certainement, de toutes les divergences que nous avons inventées. Mais le progrès de notre éthique planétaire sera fondamentalement beaucoup plus déterminant que celui de nos technologies. C’est d’elle que dépendra désormais principalement notre évolution, et même sans doute notre survie.
vendredi 29 juin 2012
De la pensée matérielle à la pensée psychique
A l’âge du feu dominaient les énergies dont usait l’homo faber prométhéen pour construire le monde matériel ici-bas, sur la Terre. A l’âge du numérique, dans cette société de l’information que nous célébrons désormais, c’est le code binaire nous permet de développer de nouvelles métaphores, et de créer une nouvelle image du monde. Nous sommes passés d’une étape matérielle, celle de l’énergie constructrice de notre habitat à une étape psychique de notre évolution, celle de l’agglutinement humain.
Les hommes communiaient jadis dans une vision animiste de l’univers dont ils partageaient l’élan. Ils célébraient collectivement cet esprit selon des rites sociaux, des initiations, des sacrifices et des danses qui renforçaient les liens organiques de leurs sociétés. Ce mode de socialisation a évolué avec l’apparition des monothéismes, des communautés religieuses, des Eglises, des offices, de la prière, du rite de la communion et de la célébration collective d’un même ailleurs transcendantal, dont Durkheim a fait le nouveau mode de solidarité sociale « organique ».
Aujourd’hui, l’athéisme et la jouissance de la société de consommation semblent avoir amoindri cette solidarité fondamentale de nos sociétés au profit d’un culte nouveau de l’individualisme et de l’égoïsme matérialiste. Chacun se souciant avant tout de son bonheur personnel et basant sa réussite sur une accumulation de biens matériels, la base familiale elle-même de la solidarité sociale semble avoir éclaté. Nous avons progressivement institué le règne de la machine-outil, l’anarchisme, le chacun pour soi, et le bonheur matériel. Durkheim s’inquiétait de l’émergence de ces solidarités sociales minimales qu’il appelait « mécaniques », qu’il jugeait anxiogènes et dont il soulignait l’anomie, propice à une augmentation des taux de suicides.
Mais le besoin fondamental d’indivision des communautés humaines, le désir sécurisant d’appartenance au groupe a survécu sous les apparences d’atomisation de nos sociétés. La technologie elle-même a évolué : la machine cybernétique, qui traite des ensembles de données et gère des informations liées a pris le relais de la machine mécanique. Nous assistons donc aujourd’hui au retour d’un désir d’intégration sociale, notamment dans les nouvelles générations. On ne saurait expliquer autrement le succès des nouveaux médias sociaux et ce qui se présente comme une dépendance aux liens numériques. Ainsi Facebook, notre nouvelle Eglise mondiale va-elle compter bientôt un milliards de paroissiens. Et beaucoup d’entre nous communient quotidiennement sur Twitter. Le matérialisme nous a désaliénés et individualisés. Plus que nous n’étions capables de le supporter. Nous éprouvons aujourd’hui un besoin compensatoire de rétablir l’indivision psychique du corps social auquel nous appartenons, comme des bancs de poissons, comme des nuages d’étourneaux qui évoluent dynamiquement dans l’espace comme un seul être. Cette unité psychique de l’humanité, c’est la réactivation incessante nourricière et apaisante de chaque nouveau-né au corps maternel. Le numérique fait fonction de cordon ombilical. Le psychique s’est réimposé dans notre conscience humaine comme une dimension existentielle irréductible.
samedi 23 juin 2012
vendredi 22 juin 2012
Un style interrogatif
L'esthétique aujourd'hui n'est pas dans l'esthétisme, mais dans l'éthique. Et l'éthique naît des interrogations de la conscience hyperhumaniste. La force d'expression de l'art tient à la force des questions qu'il soulève.
jeudi 21 juin 2012
Conscience interrogative
L'école sociologique interrogative des années 1970, que j'ai créée avec le collectif d'art sociologique dans ma cave à Paris, était fondée sur la pratique d'un questionnement sociologique. Aujourd'hui, ma pratique artistique devient de plus en plus philosophique - on dit que c'est normal, que cela vient avec l'âge -, et je me rends compte que mon activité est celle de ce qu'on pourrait appeler une école interrogative. Et elle n'est plus dans la cave de ma maison. Elle est en ligne.
L'hyperhumanisme repose sur une conscience interrogative du sort des autres, de ceux qui sont exploités, violentés, écrasés par ce qu'on appelle pudiquement le sort et qui est la volonté de puissance des riches et puissants. Il faut donc lutter collectivement pour plus d'équité, pour une éthique planétaire.
mercredi 20 juin 2012
dimanche 17 juin 2012
La volonté-monde
Pulsion existentielle obsessive qui nous anime, y compris dans notre volonté hyperhumaniste.
Il ne suffit pas de dire que la vie a commencé il y a quatre milliards d'années dans les eaux bouillonnantes et salées des océans, puis qu'elle s'est adaptée progressivement à la vie terrestre depuis quatre cents millions d'années par petits écarts successifs. Le matérialisme a été conçu comme une libération de l’aliénation religieuse du créationnisme. Mais je peux comprendre que les créationnistes jugent les explications de Darwin bien insuffisantes pour expliquer notre existence. On ne peut pas expliquer notre existence en la réduisant à un mécanisme simpliste de la matière. D’autant plus que la matière n’est qu’un moment éphémère d’équilibre apparent de l’énergie. Depuis le XIXe siècle, les sciences de la vie ont connu un développement spectaculaire. La matière atomique est devenue elle-même dynamique et vivante : nous savons désormais créer électro-chimiquement une vie élémentaire. Nous devrions donc parler de vitalisme et non plus de matérialisme. Le vitalisme, dans sa formulation actuelle, est athée. Certes, nous avons longtemps été réticents par rapport à ce concept qui semble, au premier abord, aussi simpliste que «la vertu dormitive du sommeil» dont se moquait Molière. Mais le reproche ne vaudrait-il pas tout autant pour beaucoup d’autres concepts « opératoires » de la science? Newton nous a bien démontré pourquoi l’attraction est une chute. Sait-on pour autant expliquer ce qu’est une force ? Nous ne devrions plus redouter que certains l’interprètent comme une dynamique surnaturelle qui pourrait réintroduire un mystère païen. Nous ne considérons dans le vitalisme, qui n’est pas une théorie constituée, que Ou le magnétisme ? Le vitalisme est une puissance matérielle de la matière, une puissance évidente de développement biologique et de divergence de la nature. Ce n'est pas parce que nous n'avons pas la capacité de l'expliquer qu’il n’existe pas. Si non, l’univers lui-même n’existerait pas. Le fait que nous soyons de plus en plus capables de déchiffrer des processus physiques, chimiques, physiologiques de la vie ne signifie pas que nous sachions expliquer le vitalisme qui les a créés, mais seulement que nous sommes parties prenantes de la vie. Sans ce vitalisme de la nature, nous ne serions pas là aujourd'hui pour en parler.
J’appelle volonté-monde ce vitalisme qui habite l’univers, sa puissance atomique et son expansion depuis le big-bang. Cette volonté-monde se manifeste dans la naissance des étoiles, dans les éruptions solaires, dans la sève qui gonfle les végétaux chaque printemps, dans nos pulsions sexuelles, dans l’instinct de création de chaque artiste, de chaque entrepreneur, de chaque enfant qui part à la conquête du monde et de sa vie.
Toutes les mythologies des origines du monde ont imaginé cette volonté-monde en acte. N’est-ce pas ce que nous dit aussi la Bible ? Les grandes philosophies ont diversement formulé cette volonté-monde. Les unes, comme le bouddhisme et le taoïsme l’ont rejetée, la considérant comme la cause de toutes nos souffrances et nous invitent à consacrer nos vies à nous en libérer. Les autres l’ont considéré comme une puissance fondamentale, soit positive, soit négative, de notre évolution et de nos comportements humains. Hegel a appelé dialectique de la Raison cette volonté-monde qui nous conduit, selon lui, par devers les chaos de la thèse et de l’antithèse vers l’accomplissement de notre Histoire. Schopenhauer a décrit le monde comme volonté et comme représentation et nous voit comme des victimes inconscientes de cette puissance aliénatrice. Marx a célébré les accomplissements du travail, la lutte et la révolution. Nietzsche nous annonce le Surhomme. Freud nomme Eros et Thanatos les deux grandes pulsions qui déterminent nos comportements. L’existentialisme sartrien décline métaphysiquement cette dialectique entre le néant et l’être pour nous affirmer que nous sommes ce que nous faisons.
Cette volonté-monde c’est la pulsion existentielle obsessive qui habite chacun de nous dans son désir de vivre, et dans son refus de la mort. Chacun veut réussir socialement, créer quelque chose qui lui survive : enfants, entreprise, œuvre. L’adolescent anonyme consacre d’immenses efforts à exister socialement dans l’univers des réseaux sociaux. Que ne faisons-nous pas, quotidiennement, pour exister, pour exister plus qu’hier, pour nous accomplir nous-mêmes. La perfection, c’est l’être plus. Dans CyberProméthée (2003) j’ai décrit la genèse en chacun de nous cet instinct de puissance qui nous obsède dès la naissance. Cette volonté d’exister, d’être au monde, elle est en chacun de nous comme la sève dans la plante, comme l’énergie du magma terrestre, comme le jaillissement du volcan, comme la chute des corps célestes, comme la rotation de la Terre sur elle-même, comme la faim, comme la pulsion sexuelle, comme l’ambition du politicien, comme l’excitation de l’explorateur, comme la volonté du chercheur scientifique, comme l’ego de l’artiste, comme la persévérance du champion sportif, comme le dolorisme du saint, comme la lutte contre la mort du mourant. Elle est dans la volonté de gagner du joueur, de s’enrichir du spéculateur, de tuer du chasseur. Elle est chez Hitler comme chez Gandhi. Pour le pire et pour le meilleur. Elle est. L’univers est volonté-monde. L’homme en est partie prenante : volonté-monde lui aussi. L’artiste, le philosophe sont volonté-monde. Le vitalisme est volonté-monde. L’instinct de création est volonté-monde. La divergence est volonté-monde. Le futur est volonté-monde.
Ne me demandez pas pourquoi la volonté-monde est. Elle est le grand mystère. Elle est l’être. L’être qui veut. Les esprits faibles l’ont appelé Dieu. Les créationnistes croient ingénument que tout est expliqué dans les mots de la Bible, qui n’est qu’une mythologie parmi tant d’autres. Reconnaître la puissance incontestable de la volonté-monde, ce n’est aucunement se déclarer créationniste ! Les matérialistes athées dont je suis n’y voient qu’une énergie en acte, qui a créé l’évolution et la vie, l’intelligence des plantes et celle des hommes, capable tout autant de se répéter que de diverger vers l’inconnu.
samedi 16 juin 2012
Ecole interrogative
Dans les années 1970, j'avais cofondé avec le collectif d'art sociologique l'Ecole sociologique interrogative à Paris, dans le sous-sol de ma maison. Aujourd'hui, je change d'idée. Je préfère le concept d' ECOLE INTERROGATIVE.
Je crois à l'importance d'une orientation plus explicitement philosophique, pour animer un lieu de rencontre et questionnement sur notre rapport au monde, à notre évolution, pour réfléchir sur la théorie de la divergence, sur l'hyperhumanisme, sur la déroute de l'économie imaginaire, sur la mythanalyse, etc. Il est nécessaire de déborder la sociologie et de la mettre en rapport avec les mythes actuels, les démarches scientifiques, l'urgence d'une éthique planétaire, le choc du numérique, etc.
Par rapport à l'art sociologique que je pratiquais dans les années 1970, j'ai opté aussi pour une pratique plus philosophique. Suite à mai 68, nous avons tous eu tendance à délaisser la philosophie et à nous fixer sur les questions sociologiques. Aujourd'hui, nous ressentons le besoin de réélargir nos questionnements.
Ici, au Carrefour des sciences de Rimouski, le 23 mai 2012, pour débattre de la question: La technoscience est-elle devenue le moteur de notre évolution?
vendredi 15 juin 2012
structure du web
La structure en hyperliens des réseaux numériques renforce l'émergence de l'hyperhumanisme.
Peinture acrylique sur toile, 2000
mardi 12 juin 2012
La relève hyperhumaniste
Confondant les sceptiques et ceux qui dénonçaient l'apathie du confort mou, le Québec a démontré qu'il a désormais une fière relève dans la nouvelle génération. Les leaders étudiants du printemps de l'érable ont montré qu'ils avaient une conscience politique solide, de l'audace pour exprimer leurs convictions, du courage pour se dresser, des dents pour parler, des jambes pour marcher, une maturité magnifique pour gérer leur révolte, pour négocier avec le gouvernement, un sang-froid spectaculaire, une persévérance hors du commun. Bravo Martine Desjardins, Gabriel Nadeau-Dubois, Leo Bureau-Blouin, et tant d'autres qui les ont accompagnés. Ce sont de futurs leaders politiques du Québec que nous espérons. Honte au gouvernement Charest.
lundi 11 juin 2012
Festival d'été au Québec
Festival de casseroles au Québec cet été tous les soirs pour soutenir les étudiants et dénoncer la loi antidémocratique 78 du gouvernement Charest.
dimanche 10 juin 2012
vendredi 8 juin 2012
jeudi 7 juin 2012
art et philosophie
Fluxus prônait d'allier l'art et la vie. Un pas de plus et nous lions l'art et la philosophie. L'art, la vie et la philosophie.
mardi 5 juin 2012
Carré noir sur fond blanc : art et politique
Le célèbre tableau de Malevitch, Carré noir sur fond blanc (1915) était un geste pictural, suprématiste, extrême. Malevitch explorait ainsi les limites de la peinture, dont il présageait une issue sans retour. Et le même carré noir sur fond blanc, généralement fait de deux pièces de feutre superposées, épinglé sur la poitrine, est devenu aujourd'hui le signe de ralliement des manifestants contre la politique ultra-conservatrice du gouvernement Har-peur à Ottawa. Ce changement de signification est très significatif de notre nouvelle vision de l'art. Cantonné il y a un siècle à une démarche esthétique, aussi majeure ait-elle pu être, le carré noir sur fond blanc prend aujourd'hui une dimension toute autre, sociale, d'engagement politique et je n'hésiterai pas à dire: éthique. Un engagement en faveur de la culture, certes, dont Har-peur* démontre qu'il y est idéologiquement allergique, mais aussi contre la droite musclée, en faveur de l'écologie, de l'humanisme et de la démocratie. Le noir signifie l'obscurantisme de Har-peur et le blanc, l'espoir que nous gardons, d'en venir à bout.Je l'ai écrit dans "L'avenir de l'art": c'est désormais l'.éthique qui inspire l'esthétique.
* Har-peur, une petite dérive du nom du premier ministre canadien Harper
jeudi 31 mai 2012
Tintamarre de casseroles
Pour soutenir les étudiants du Québec contre la loi scélérate 78 du gouvernement Charest, qui s'attaque aux droits démocratiques fondamentaux.
Inscription à :
Articles (Atom)