mardi 22 novembre 2011
Un humanisme numérique?
Repenser l'humanisme à l'âge du numérique, c'est ce à quoi il faut s'atteler. L'humanisme bourgeois, chrétien, charitable a connu trop de défaites extrêmes pour être demeuré crédible. Et il ne répond plus au changement de paramètres sociaux et moraux de notre époque. De façon synthétique, nous pouvons donc bien parler d'un humanisme numérique. Pour autant, la tâche demeure entière pour en définir le sens. Il ne suffit pas de souligner que tout devient numérique et de rappeler que l'homme doit demeurer le centre et la finalité de ce nouvel environnement technologique. Nicolas Negroponte a déjà décrit cet "homme numérique" (Being digital) de façon convainquante et assez exhaustive en 1996. Il y a quinze ans! Il ne suffit pas de parler de l'importance de l'homme. Il faut livrer une morale, une exigence éthique fondatrice pour l'avenir.
Je préfère donc parler d'hyperhumanisme: un humanisme augmenté qui valorise les liens. Cet hyperhumanisme n'est pas seulement numérique. Il exige plus de solidarité humaine sur la base d'une éthique planétaire. Et cette éthique a déjà été rédigée. dite et redite dans les Déclarations universelles des droits de l'homme. Ce sont des droits élémentaires, mais qui demeurent constamment et scandaleusement bafoués. Je suis de ceux qui croient que le développement accéléré des réseaux numériques favorise cette augmentation des liens entre humains et leur intensité. Il favorise la transparence de l'information à un niveau planétaire inédit. Il exige des réactions plus rapides, quasiment en temps réel. Il permet des dénonciations, des mobilisations et des interventions efficaces. Il augmente notre conscience humaine individuelle et collective et crée une pression universelle en faveur du progrès. C'est pour cet hyperhumanisme qu'il faut donc plutôt nous engager. Parler d'un humanisme numérique, c'est prendre conscience de notre nouvelle nature, mais l'éthique exige d'aller plus loin dans notre analyse et dans notre volonté.
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