vendredi 8 juillet 2011

La mort de l'homme



Nietzsche nous a annoncé la mort de Dieu. Bravo. Maintenant, les gourous américains les plus naïfs et (donc?) les plus connus nous annoncent à leur tour, au nom du transhumanisme ou du posthumanisme, un progrès considérable: la fin de l'homme, qui laissera la place au cyborg, "l'homme augmenté", si je peux l'appeler ainsi, grâce au numérique. Ray Kurzweil, l'artiste Stelarc, Max More et son Institut of Extropy, notamment, dérivent dans les brumes d'un imaginaire intégriste.
Francis Fukuyama, après avoir évoqué "la fin de l'histoire" naïvement lui aussi, fait marche arrière et amande honorable en critiquant ces gourous posthumanistes pour plaider en faveur de l'homme contre les manipulations biotechnologiques (La fin de l'homme).
Certes, l'idée de surhomme avancée par Nietzsche était-elle peu convaincante; mais elle était morale et non pas technologique, et en ce sens beaucoup plus intéressante et moins naïve. Elle libérait l'homme de l'aliénation religieuse. Elle ne le soumettait pas à l'aliénation d'un intégrisme numérique inhumain, comme ces autodidacte américains ou australiens d'aujourd'hui.

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